Pour souligner les six mois du lock-out, les employés du Journal de Montréal ont bravé l'injonction qui leur interdit d'entrer dans les locaux du quotidien, hier après-midi.

Sur le coup de 16h, quelques dizaines des 253 lock-outés ont traversé la rue Frontenac et sont entrés dans le vestibule de l'édifice. Certains ont atteint la salle de rédaction, où ils ont fait du tapage pour exprimer leur ras-le-bol à l'égard du conflit de travail, qui perdure depuis le 24 janvier.

Malgré quelques bousculades entre manifestants et gardiens de sécurité, l'action s'est déroulée pacifiquement. Les syndiqués ont quitté les locaux quelques minutes plus tard, pancartes et sifflets à la main.

«On voulait dire qu'on est toujours vivants, qu'on est toujours là après six mois et qu'on en a marre du lock-out», a lancé le président du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal, Raynald Leblanc, peu après la manifestation.

«Il y avait un désir de faire un coup d'éclat pour contrer la morosité des dernières semaines», a fait savoir le reporter David Santerre, spécialisé dans la couverture de l'actualité judiciaire.

Le propriétaire du quotidien, Quebecor Media, et le syndicat n'ont eu aucune rencontre de négociation depuis le 22 janvier. Le syndicat a tenté plusieurs rapprochements avec l'employeur, affirme Raynald Leblanc, mais ses invitations sont demeurées sans réponse.

Les employés en lock-out commencent à trouver le temps long, admet M. Leblanc. «C'est extrêmement difficile, mais ce qui nous sauve, c'est la grande solidarité des membres», a dit M. Leblanc.

La vice-présidente affaires publiques de Quebecor, Isabelle Dessureault, a déclaré qu'il était hors de question de revenir à la table des négociations tant que les syndiqués ne feront pas de concessions.