Deux soldats canadiens ont été tués, lundi, en Afghanistan, dans l'écrasement d'un hélicoptère qui pourrait avoir été causé par une défaillance mécanique.

Ce premier écrasement d'un hélicoptère canadien en Afghanistan est survenu dans un avant-poste américain de la province de Zaboul, à 80 km au nord-est de la ville de Kandahar. L'accident, impliquant un hélicoptère de type Griffon, porte à quatre le nombre de morts canadiens dans ce pays en autant de jours.

Les deux militaires à avoir perdu la vie lundi sont le caporal-chef Patrice Audet, âgé de 38 ans, et le caporal Martin Joanette, âgé de 25 ans. Patrice Audet servait dans le 430e Escadron d'hélicoptères tactiques, tandis que Martin Joanette était membre du 3e Bataillon du Royal 22e Régiment de Valcartier, près de Québec.

Un soldat d'une autre nationalité a également été tué et trois autres soldats canadiens ont été blessés. Deux d'entre eux ont pu reprendre le service, tandis que le trosième était dans un état stable. Des sources ont indiqué que les deux pilotes ont survécu.

«Cette semaine a été extrêmement difficile, a déclaré, tôt mardi, le commandant de la Force opérationnelle interarmées du Canada à Kandahar, le brigadier-général Jonathan Vance, tôt mardi matin, sur la base de Kandahar. Nous ressentons lourdement ces pertes.»

La cause précise de l'écrasement n'était pas encore connue, mais les autorités ont précisé qu'elle n'était pas liée à une frappe ennemie, ce qui ouvre la porte aux hypothèses d'une défaillance technique ou d'une erreur humaine.

«Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'écrasement», a ajouté le commandant.

Il a décrit le caporal-chef Patrice Audet comme un «homme charismatique qui trouvait toujours les mots pour faire rire ses camarades, un gros gaillard avec un grand coeur».

De Joanette, il a dit aussi qu'il «avait un grand coeur» et que sa générosité était «exemplaire». C'était un «fantassin fier et dévoué, qui excellait dans l'adversité».

La base américaine de la province de Zaboul où s'est produit l'accident est hors du théâtre d'opération des Forces canadiennes, mais l'équipage était apparemment en mission de transport.

L'écrasement s'est produit vers 13h50, heure de Kandahar, quelques heures avant qu'un avion cargo transportant la dépouille du caporal Nick Bulger, tué vendredi, n'arrive à la base aérienne de Trenton, en Ontario.

Samedi, le caporal-chef Charles-Philippe Michaud a rendu l'âme dans un hôpital de Québec, des suites de blessures subies dans l'explosion d'une mine le 23 juin.

Au total, pas moins de six soldats canadiens ont été tués en moins d'un mois, après une période d'accalmie relative qui a duré deux mois.

Depuis le début de la mission en 2002, 124 soldats canadiens sont morts en Afghanistan.

Le déploiement d'une force héliportée canadienne en Afghanistan est récent. Il date du début de cette année. Les huit hélicoptères de transport tactiques Griffon et les six hélicoptères de transport moyen à lourd CH-147 Chinook sont stationnés à la base aérienne de Kandahar. Le recours à cette unité de voilure tournante permet d'esquiver la menace des bombes artisanales posées par les insurgés sur les routes, qui sont la cause principale des pertes canadiennes dans ce pays d'Asie centrale.

Les Griffons servent surtout au transport et à l'escorte des Chinook. Bien que fiables, ils sont vulnérables à la poussière atmosphérique et ne peuvent s'envoler parfois pour cette raison.

«Grâce à l'arrivée des Griffon et de Chinook, (MM. Audet et Joanette) ont joué un rôle important, ils ont réduit le risque d'exposition (des militaires canadiens) aux bombes artisanales et ont fourni un support aérien aux combats au sol», a commenté le brigadier-général.

Patrice Audet, qui en était à sa première mission en Afghanistan, laisse dans le deuil sa femme Katherine et ses parents. Martin Joanettte en était pour sa part à sa troisième affectation en Afghanistan. Il laisse dans le deuil sa femme Marie-Ève.