Le Québec a dû accepter de baisser la barre en matière d'émission de gaz à effet de serre, hier, afin de maintenir l'unanimité à l'issue d'une conférence de la North American SuperCorridor Coalition (NASCO), réunissant d'autres provinces canadiennes et des États américains et mexicains.

Dans la déclaration de clôture de ce cinquième sommet des leaders sur les relations nord-américaines, les États membres se sont engagés à «plafonner» les émissions de gaz à effet de serre. On attend des gouvernements qu'ils promulguent des législations pour atteindre cet objectif, à quelques mois de la Conférence de Copenhague, en décembre prochain.

 

Il y a deux semaines, le premier ministre Jean Charest a fait valoir que Québec était le leader nord-américain en matière de lutte contre le GES, le seul État pour l'instant qui s'était plié aux objectifs de réductions d'ici 2012 prévus par le protocole de Kyoto.

Il s'est défendu de voir un recul dans la déclaration d'hier. «Je ne suis pas déçu, a-t-il expliqué. Il y a un an, cette déclaration aurait été impossible. Le principe du plafonnement, c'est un grand pas de franchi.» Une telle formulation était inacceptable aux Américains, avant l'élection de Barack Obama. De son côté, le gouvernement Harper avait «des états d'âme» sur cette question importante. Aussi les gouvernements ont-ils laissé ouverte la question des redevances sur le carbone, une idée qu'approuve le Québec. «On a réussi à avoir un fort consensus là-dessus», a dit M. Charest.

Les trois pays ont aussi convenu de contribuer à leur sécurité énergétique en renforçant les échanges dans ce domaine.

Cinq États mexicains étaient représentés à cette conférence annuelle, à laquelle assistaient aussi les gouverneurs du Vermont et de l'Iowa, qui sera l'hôte du prochain rassemblement l'an prochain. Du côté canadien, le Manitoba et le Nouveau-Brunswick étaient représentés par leurs premiers ministres, Gary Doer et Shawn Graham. Terre-Neuve avait envoyé son ministre du Commerce.

Les 15 ans de l'ALENA

La conférence marquant le 15e anniversaire du traité de libre-échange nord-américain a permis de réitérer l'engagement des trois pays envers la libéralisation des échanges commerciaux.

Pour M. Charest, il est clair que les fonds publics consentis aux programmes d'aide à l'industrie incitent les électeurs à exiger qu'on protège les emplois plutôt que la liberté de commerce.

L'accord de libre-échange doit être vu comme un processus dynamique. Il faudra continuer de réduire les obstacles administratifs et les disparités réglementaires qui freinent les échanges, ont convenu les gouvernements membres.