Après plus de quatre mois de captivité au Niger, les diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay rentreront vraisemblablement au bercail très prochainement.

Le premier ministre Stephen Harper a confirmé en début de soirée mercredi la libération des deux Canadiens enlevés le 14 décembre au Niger, où ils étaient en mission pour l'Organisation des Nations unies.

Plus tôt en journée, un porte-parole du gouvernement malien, Seydou Cissouma, a affirmé que les ravisseurs avaient libéré quatre otages au total au nord du Mali, dont Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger, et son collègue Louis Guay.

Les deux hommes étaient portés disparus depuis le 14 décembre, après avoir visité une mine d'or exploitée par une entreprise canadienne. Leur voiture avait été trouvée abandonnée à 50 kilomètres de Niamey, la capitale nigérienne.

«Les deux diplomates sont maintenus aux mains des autorités du Mali. Ils seront transférés aux autorités canadiennes le plus rapidement possible», a expliqué Stephen Harper en point de presse.

«Jai parlé aux épouses des deux diplomates (...) pour leur dire combien nous étions soulagés d'apprendre cette nouvelle ce soir. C'est difficile d'imaginer l'épreuve qu'elles et leurs époux ont dû traverser ces dernières semaines», a soutenu le premier ministre.

Les conditions de cette libération demeurent néanmoins nébuleuses.

S'il a réitéré que la politique du Canada est de ne pas payer de rançon ou de procéder à des échanges de prisonniers dans de telles situations, M. Harper a indiqué qu'il ne pouvait parler au nom du gouvernement malien ou burkinabè. Ce sont ces deux pays qui ont encadré le transfert des otages.

«Le gouvernement du Canada ne paie pas de rançon et ne donne pas de prisonniers. Mais les activités et les décisions des autres gouvernements sont leurs décisions, comme des pays souverains, et on devrait poser ces questions à ces gouvernements pour déterminer des réponses», a simplement indiqué le chef conservateur.

En février, l'enlèvement des deux diplomates ainsi que celui de quatre touristes européens disparus en janvier avaient été revendiqués par la branche maghrébine d'Al-Qaïda.

Le kidnapping avait auparavant été revendiqué par un groupe rebelle touareg, avant que ce groupe, le Front des Forces de Redressement (FFR), réfute un peu plus tard cette information sur son site Internet.

Selon de récentes informations, deux des quatre Européens, une Suissesse et une Allemande, auraient eux aussi retrouvé la liberté. Les ravisseurs détiendraient cependant toujours un ressortissant suisse et un ressortissant britannique.

Le député libéral Dominic LeBlanc, dont le père est marié avec la soeur de M. Fowler, avait plus tôt en après-midi affirmé que M. Fowler était en route pour la capitale malienne, Bamako, et qu'il pourrait se réunir prochainement avec sa femme et ses quatre filles, sans doute en Europe.

Le député néo-brunswickois n'avait cependant pas de précisions sur le bilan de santé de M. Fowler.

«Nous n'avons pas de renseignements pour le moment sur l'état de santé de Bob Fowler. Cependant, les autorités maliennes semblent penser que sa situation est correcte et le fait qu'il est avec les autorités du Mali nous encourage énormément», a expliqué M. LeBlanc.

Le premier ministre, tout comme le député, a salué le travail du gouvernement et du ministère des Affaires étrangères, tout comme les gouvernements du Mali et du Burkina Faso, pour leur aide précieuse dans ce dossier.

Robert Fowler, âgé de 64 ans, a notamment été ambassadeur du Canada aux Nations unies de 1995 à 2000 et conseiller de plusieurs premiers ministres canadiens.