Le chef de l'opposition à l'hôtel de ville, Benoit Labonté, se dit «éberlué» et «perplexe» devant le discours du maire Gérald Tremblay qui, d'un côté, affirme qu'il ne serait pas allé en voyage avec l'entrepreneur Tony Accurso, et qui, de l'autre côté, réitère sa confiance en Frank Zampino, qui a fait un tel voyage alors qu'il était président du comité exécutif.

«Ça me laisse pantois, a dit M. Labonté, hier. On ne peut pas absoudre un geste comme celui-là et se satisfaire d'une lettre de M. Zampino. En vertu de la Loi des cités et villes, les maires ont une responsabilité, un devoir de vérification, de contrôle et d'enquête sur leur administration.

 

«On est ici devant quelqu'un, M. Tremblay, qui n'a pas assumé ses responsabilités. Qu'est-ce que le maire a su, quand l'a-t-il su, et qu'a-t-il fait quand il l'a su? C'est à lui de faire toute la lumière.»

M. Labonté condamne fortement ce voyage. «C'est un manque d'éthique flagrant, dit-il. Lorsqu'on a une charge publique aussi importante que celle de président du comité exécutif, les devoirs nous suivent dans la vie privée. La vie privée ne commence pas le vendredi soir à 5h; la responsabilité publique nous suit tout le temps.»

Le chef de l'opposition demande que la Ville nomme un commissaire à l'éthique indépendant, avec des pouvoirs d'enquête, qui répondrait au conseil municipal, et qu'elle se dote d'un code d'éthique sévère et contraignant, prévoyant des sanctions et s'appliquant aux élus, aux fonctionnaires et aux mandataires.

Dans une lettre qu'il a adressée au maire jeudi, M. Zampino affirme qu'il a payé tous les frais du voyage et offre de lui remettre une copie de toutes les factures. Le maire a promis de remettre ces copies à tous ceux qui en feraient la demande. Mais, hier, il ne les avait toujours pas reçues. La porte-parole de la firme Dessau, où travaille désormais M. Zampino, a indiqué que ce dernier ne ferait aucun autre commentaire.