Les attaques partisanes ont repris, hier, après la défaite du plan de sauvetage à Washington. Barack Obama a appelé au calme sur Wall Street, tandis que John McCain a accusé les démocrates d'avoir politisé le processus.

«J'en appelle au Congrès à retourner à la planche à dessin, a dit McCain après le vote. Barack Obama et ses alliés ont malheureusement injecté des considérations politiques dans le processus. Il faut continuer à travailler ensemble pour trouver une solution bipartisane à cette crise.»

 

Les républicains de la Chambre des représentants n'ont pas été assez nombreux à appuyer le plan de sauvegarde, qui a été rejeté, hier. McCain, Obama et une majorité de démocrates appuyaient le plan.

Le camp Obama a répondu par un communiqué sévère accusant le camp républicain d'être «colérique». «Nous vivons une crise nationale, et l'inaction du Congrès et les propos colériques et hyper-partisans diffusés par la campagne de McCain sont exactement ce pourquoi les Américains sont dégoûtés de Washington.»

Hier, Barack Obama a tenu à rassurer le public et les marchés financiers. «Il est important de rester calme, a-t-il dit, lors d'un discours au Colorado. Il va y avoir des problèmes, des soubresauts, des hauts et des bas avant que le plan de sauvetage ne soit adopté.»

Le président Bush et le candidat John McCain avaient tous deux demandé aux républicains d'appuyer le plan. «C'est une chose que nous devons tous avaler, pour aller de l'avant, a dit McCain, dimanche. L'option de ne rien faire n'est pas envisageable.»

Scènes irréelles

La journée d'hier a produit des scènes irréelles pour la campagne de John McCain. Celui-ci a misé beaucoup en s'imposant comme «sauveur» à Washington. Quelques heures avant le vote, le candidat tentait de s'approprier du crédit pour avoir «résolu la crise»...

«Je n'ai jamais eu peur de me mouiller pour résoudre les problèmes, a-t-il dit dans une discours à Columbus, en Ohio. Le sénateur Obama a pris une approche très différente. Au départ, il ne voulait pas être impliqué. Ensuite, il a dit qu'il surveillait la situation.»

En matinée, les partisans de John McCain étaient sur toutes les tribunes pour souligner le leadership du candidat dans la crise. «Ce plan n'aurait jamais été approuvé sans le travail de John McCain, a dit l'ancien candidat Mitt Romney, quelques heures avant que les élus républicains ne torpillent la résolution. C'est un succès bipartisan. Si les gens veulent que les choses se fassent à Washington, ils doivent en appeler à John McCain.»

Après le vote, les réactions ont été vives face aux déclarations du camp McCain. Le stratège républicain Ed Rollins a dit que le candidat avait tout à perdre dans cette crise.

«Je crois que John est en mauvaise posture. Il était en faveur du plan. Et il s'est présenté comme celui qui allait livrer la marchandise. Maintenant, il va être vu à travers le prisme de cet échec.»

Sur le site du magazine Time, le chroniqueur Joe Klein a dit ne pas en vouloir à McCain. «Mais je l'accuse de trouver des explications mélodramatiques qui compliquent les choses. Il ne connaît pas le dossier, et ses combines ne sont destinées qu'à une chose: marquer des points politiques.»

Le constat le plus dur est venu du commentateur conservateur Howard Wolfson, selon qui McCain ressemble à un «perdant» aujourd'hui.

«La semaine dernière, le sénateur McCain a eu l'air étrange quand il a laissé sa campagne pour s'interposer dans le processus législatif du plan. Aujourd'hui, il a l'air d'un perdant et sa crédibilité et son prestige s'en trouvent diminués. M. McCain n'avait pas besoin de ce fardeau - il a choisi de le porter, ce qui soulève à nouveau des questions sur son jugement déconcertant.»

Sur MSNBC, hier, le commentateur libéral Chris Matthews a dit que McCain n'avait pas assez d'influence sur ses troupes pour faire bouger les choses. «McCain a dit qu'il allait mener la charge chez les républicains, qu'il allait créer un succès bipartisan. Eh bien! il a sonné la charge, mais les républicains ont battu en retraite.»