La moitié des Québécois de 18 à 30 ans peine à se reconnaître dans les médias d'information. Et plus ils sont jeunes, plus c'est le cas.

Notre sondage Segma-La Presse-Groupe Gesca dévoile que 45% des jeunes Québécois jugent que l'image des jeunes adultes dépeinte dans l'actualité est déformée. Cette perception change avec l'âge: 62% des jeunes âgés de 26 à 30 ans considère au contraire qu'elle est conforme.

«Je ne pense pas que les reportages sensationnels sur l'hypersexualisation, les gangs de rue, les jeunes arrêtés par la police ou les drogués représentent bien mon cercle d'amis», lance Marc-Alexandre, 18 ans.

Melle Saulnier, une étudiante de 22 ans qui lit les journaux et regarde les nouvelles est du même avis.

«On parle des gens de notre âge seulement lorsqu'ils descendent dans la rue pour manifester ou le week-end lorsqu'un jeune est choisi Personnalité de la semaine parce qu'il a gagné plein de bourses. Le hic, c'est que nous ne sommes pas tous des manifestants ou des jeunes extraordinaires! Je pense que les médias s'attardent uniquement aux deux extrêmes», dit-elle.

Cinquante-trois pour cent des jeunes Québécois se tiennent informés de l'actualité surtout par la télévision. Vingt pour cent d'entre eux consultent d'abord l'internet, et 18% les journaux. Lorsqu'ils ont soif d'information, les 18-30 ans des régions sont légèrement plus nombreux à ouvrir le téléviseur et ceux de Montréal, un journal. L'internet est surtout utilisé par les jeunes férus de politique.

«Je m'intéresse à l'information, mais ça serait bien d'avoir des émissions animées par des jeunes de 25 ans autre que Testostérone», lance à la blague Marie-Hélène Roch, qui étudie dans le domaine des communications. «Il serait également intéressant d'avoir plus de jeunes qui signent des billets ou des chroniques parce que j'ai l'impression que les médias sont monopolisés par l'opinion des baby-boomers.»

«C'est une question de marketing, répond Melle Saulnier. La population est majoritairement composée de baby-boomers ou de personnes âgées. Les médias parlent de thèmes qui intéressent cette frange de la population parce que c'est plus payant pour eux de le faire.»

Seulement 1,7% des jeunes entre 18 et 30 ans ne consomment pas d'information.