Les plus belles cours d'école sont-elles réservées aux quartiers riches? L'école Saint-Léon-de-Westmount a inauguré hier sa nouvelle cour, dont le budget de 118 000$ a été payé à 60% par le secteur privé. «Nous avons eu de généreux donateurs, des parents de l'école qui ont des entreprises, par exemple», a indiqué Michelle Lavoie, directrice de l'école Saint-Léon.

Partout au Québec, 638 cours d'école se refont une beauté grâce à un programme du ministère de l'Éducation qui a coûté 11 millions jusqu'à maintenant. Mais le Ministère ne donne qu'un maximum de 25 000$ par cour, environ le quart du coût total. «Ce n'est pas une très grosse portion», a convenu la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, venue admirer la nouvelle cour.

Le reste est payé par les commissions scolaires, mais surtout par le secteur privé. «C'est un partenariat. Bien sûr qu'il est public-privé, au sens où il y a des commanditaires qui y ont participé, a dit Mme Courchesne. Mais pour moi, le plus beau partenariat c'est celui des parents et de l'école.»

La cour de l'école Saint-Léon est maintenant plantée d'arbres et pourvue d'une jolie piste de course, d'un jeu de serpents et échelles géant, et même d'un abreuvoir à colibris. «J'espère que notre réussite saura inspirer d'autres écoles», a dit l'architecte Caroline Déom, responsable du projet, qui a des enfants à Saint-Léon.

«Dans d'autres écoles, ça va prendre 10, 15 ou 20 ans pour espérer vendre assez de barres de chocolat pour refaire la cour, a dénoncé Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec. Je n'en reviens pas de voir combien on est rendu à compter sur le privé pour des choses qui, dans mon livre, sont essentielles.»

La présidente de la Commission scolaire de Montréal, Diane De Courcy, s'est toutefois faite rassurante: «Les gens qui veulent financer les cours d'école sont très nombreux. Honnêtement, ce n'est pas un problème de trouver du financement.»