Se décrivant comme un défenseur du français, le candidat du Bloc québécois dans Hull-Aylmer, Raphaël Déry a promis, s'il est élu, de revenir à la charge avec un projet de loi qui obligerait les entreprises sous juridiction fédérale à se conformer à la Charte de la langue française.

Se décrivant comme un défenseur du français, le candidat du Bloc québécois dans Hull-Aylmer, Raphaël Déry a promis, s'il est élu, de revenir à la charge avec un projet de loi qui obligerait les entreprises sous juridiction fédérale à se conformer à la Charte de la langue française.

M. Déry a aussi promis de défendre les fonctionnaires fédéraux qui sont trop souvent obligés de travailler en anglais, selon lui. "Parmi les deux langues officielles, il y en a une qui est plus officielle que l'autre."

M. Déry a également critiqué son adversaire, le député libéral de Hull-Aylmer, Marcel Proulx, qui est "un partisan du bilinguisme à sens unique" et qui ne défend pas assez les fonctionnaires.

Un commentaire qui a fait bondir M. Proulx.

"Il essaie de dire que je suis plus anglais que français !, a lancé le député surpris. Je suis un défenseur du bilinguisme pour les fonctionnaires. Je me suis souvent chicané, battu, et j'ai fait des représentations pour que les fonctionnaires de la région puissent exercer leur droit de travailler en français."

"Vraiment, il est malhonnête s'il dit que pour moi l'anglais est plus important, a-t-il poursuivi. J'ai l'avantage d'être bilingue. Je suis francophone et toutes mes affaires se font en français. Je protège le français. Je ne sais pas où il prend ça."

Marcel Proulx rappelle que c'est lui qui a dénoncé publiquement l'hommage rendu aux Communes à Don Cherry, le commentateur de Hockey Night in Canada connu pour ses sorties controversées sur les francophones.

Projet de loi du Bloc

Le Bloc a déposé, au printemps dernier, le projet de loi C-482, qui visait l'application de la Charte de la langue française dans les entreprises sous juridiction fédérale qui brassent des affaires au Québec. Ce projet de loi a été "refusé par les libéraux et les conservateurs", mais Raphaël Déry est prêt à revenir à la charge.

Parmi les entreprises qui seraient touchées, M. Déry donne l'exemple des géants des télécommunications comme BCE et Telus, et des banques comme la Banque Royale, qui ne sont pas soumises à la charte québécoise sur le français. Selon des estimations du Bloc, cette mesure toucherait 200 000 travailleurs.

Quant aux fonctionnaires fédéraux qui doivent travailler en anglais, cette situation est fréquente, selon Raphaël Déry, qui dit l'avoir souvent vu en tant qu'enseignant de français langue seconde aux travailleurs de la fonction publique. "C'est un enjeu qui est important chez les fonctionnaires."

llafortune@ledroit.com