Un gouvernement conservateur reconduit pour un second mandat au pouvoir serrerait davantage la vis aux criminels et ferait de la répression du crime un sujet de votes de confiance en Chambre.

Stephen Harper a indiqué mardi au cours d'une table ronde avec les médias des communautés culturelles à Mississauga, en banlieue de Toronto, qu'il ne «tolérerait pas» que les partis d'opposition «sabotent» ses efforts dans la lutte contre le crime en y faisant obstruction au Parlement.

Par conséquent, il a dit souhaiter un «mandat fort» pour pouvoir imposer son approche.

«Les autres partis ne croient pas au durcissement des lois contre les criminels. Ils vont les combattre, les amender et y faire obstruction (...). C'est pour cela que nous avons besoin d'un mandat fort», a prétendu M. Harper, sans pour autant aller jusqu'à prononcer le mot «majorité».

Le chef conservateur évite rigoureusement ce terme depuis le début de la campagne, de peur d'effrayer des électeurs qui seraient réfractaires à laisser carte blanche à un parti plus à droite. C'est la première fois qu'il évoquait son souhait d'avoir un solide mandat aux Communes le 14 octobre.

«Et je peux vous dire, si j'obtiens un autre mandat, incluant un mandat minoritaire, (que) nous n'allons pas être aussi tolérants avec l'obstruction (des partis d'opposition) sur ce sujet», a-t-il ajouté.

Après les déclarations de M. Harper, un porte-parole conservateur a confirmé que les initiatives liées à la loi et l'ordre qui seraient proposées ultérieurement à l'occasion de cette campagne électorale feraient l'objet de votes de confiance dans un éventuel gouvernement conservateur.

M. Harper est visiblement irrité par les difficultés qui ont parsemé sa route lorsqu'il a décidé d'imposer des peines minimales pour certains crimes et des conditions plus strictes de remise en liberté sous caution.

«Ça nous a pris près de deux ans pour faire passer ces lois en situation minoritaire, s'est-il exclamé. J'ai dû les combiner et en faire une question de confiance.»

Bien d'autres mesures sont par contre mortes au feuilleton, lorsque M. Harper a déclenché les élections au début du mois. Parmi ces projets de loi, on compte des mesures pour durcir l'approche contre les jeunes contrevenants, pour imposer des sentences minimales aux trafiquants de drogues, ou encore pour sévir à l'endroit des réseaux organisés de vols de voitures.

Pour le chef conservateur, il existe un réel problème à travers le pays lié au crime. Et il promet de régler la question à sa façon: en accentuant la répression contre les criminels plutôt qu'en proposant des lois pour contrôler les armes à feu.

Les conservateurs avaient d'ailleurs placé cette question au centre de leurs priorités, lors de leur arrivée au pouvoir en janvier 2006. Visiblement, ils entendent utiliser encore ce thème pour séduire l'électorat.

D'autres promesses liées à la loi et l'ordre sont attendues de la part des conservateurs dans les prochaines semaines.