Plus de cinq mois après l'entrée en vigueur de la loi interdisant les automobilistes québécois à se servir de leur téléphone cellulaire sans dispositif "main libre", les conducteurs de la région ne semblent pas avoir changé leur comportement.

Plus de cinq mois après l'entrée en vigueur de la loi interdisant les automobilistes québécois à se servir de leur téléphone cellulaire sans dispositif "main libre", les conducteurs de la région ne semblent pas avoir changé leur comportement.

C'est du moins les observations faites par LeDroit qui a épié les usagers de la route dans trois secteurs de la municipalité de Gatineau.

Sur la rue Laurier et les boulevards Maisonneuve et Sacré-Coeur, du secteur Hull, un total de 542 conducteurs ont été scrutés et 28 d'entre eux, soit 5,2 % de l'échantillonnage, conduisaient tout en entretenant une conversation sur un téléphone cellulaire.

Malgré tout, la Société de l'assurance-automobile du Québec (SAAQ) semblait se réjouir de ces chiffres.

"On travaille depuis plus de 20 ans à combattre l'alcool au volant et ce phénomène est la cause de 30 % des décès sur les routes du Québec, explique la porte-parole de la SAAQ, Audrey Chaput. 93 % des conducteurs portent la ceinture de sécurité. Si 5 % des automobilistes utilisent leur cellulaire lorsqu'ils conduisent, c'est positif."

Trois champs d'action

Selon les études de la SAAQ, conduire en parlant au téléphone augmente les chances d'accident de 38 %, haussant également les risques de rater un feu rouge ou un arrêt obligatoire.

Afin de corriger les habitudes des Québécois, la SAAQ compte sur la législation, la sensibilisation et le contrôle pour combattre le phénomène.

Depuis que les patrouilleurs ont commencé à émettre des constats d'infraction aux usagers de la route conduisant avec un cellulaire collé à l'oreille, les trois corps policiers de l'Outaouais ont distribué 210 constats d'infraction, dont 138 par la police de Gatineau.

Pour l'ensemble du Québec, la Sûreté du Québec a émis, à elle seule, plus de 1100 constats relatifs à cette infraction.

Enquête à Ottawa

LeDroit a aussi mené sa petite enquête du côté d'Ottawa, là où la réglementation sur la conduite en utilisant un téléphone cellulaire n'existe pas.

Et sur les 629 automobilistes épiés sur les rues Dalhousie, Sussex et Laurier, 28 d'entre eux conduisaient avec un cellulaire à la main, soit 4,5 % de l'échantillon. Selon les conclusions de notre enquête-maison, c'est donc moins qu'à Gatineau où, pourtant, le cellulaire au volant est interdit.