La fin de non-recevoir du chef conservateur Stephen Harper n'a pas ébranlé la détermination du premier ministre Jean Charest à revendiquer la pleine maîtrise d'oeuvre en culture.

Lundi, en point de presse, il a dit qu'il s'attendait à ce que le chef conservateur refuse d'emblée de céder ce pouvoir au Québec. Mais il n'en conclut pas pour autant que M. Harper ferme la porte à toute négociation d'une entente avec le Québec sur la culture.

Il a dit que, dans le passé, le gouvernement fédéral s'était aussi opposé à des revendications du Québec ou à l'idée de revoir le partage des pouvoirs dans d'autres dossiers, comme le régime d'asurance parentale, le déséquilibre fiscal ou la reconnaissance du fait que le Québec forme une nation, pour finir par jeter du lest.

Par conséquent, M. Charest dit prendre avec un grain de sel le refus de M. Harper et compte sur le fait que les parlementaires fédéraux des différents partis se rallieront à ce projet et y donneront suite.

Il espère que le débat des chefs, durant la présente campagne électorale, sera l'occasion de pousser plus loin cette revendication du Québec.

Dimanche, à Terre-Neuve, interrogé à ce propos, M. Harper a dit que le gouvernement fédéral avait la responsabilité de promouvoir les deux cultures nationales.

Deux jours plus tôt, M. Charest avait dit qu'Ottawa devait laisser au Québec les pleins pouvoirs en culture, en signant une entente administrative.

M. Charest a fait ces commentaires lundi dans le cadre de la 32e conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'est du Canada, qui se tient jusqu'à mardi soir à Bar Harbor, un centre de villégiature situé sur la côte atlantique, dans le Maine.

La conférence réunit six Etats américains et cinq provinces: Terre-Neuve, la Nouvelle-Ecosse, le Nouveau-Brunswick, l'Ile-du-Prince-Edouard et le Québec. Du côté américain, les Etats représentés sont, outre le Maine, le Connecticut, le Massachusetts, le New Hampshire, le Rhode Island et le Vermont.

Les 11 leaders échangeront sur divers dossiers d'intérêt commun, dont le transport transfrontalier, l'exportation d'électricité et la réduction des gaz à effet de serre.