Un Canado-Soudanais bloqué depuis 2003 dans son pays d'origine à cause de soupçons de terrorisme a trouvé une compagnie prête à le rapatrier, mais Ottawa refuse pour le moment de lui fournir les documents de voyage nécessaires, a affirmé son avocat vendredi.

Abousfian Abdelrazik, 46 ans, était allé en 2003 voir sa mère au Soudan, mais y avait été arrêté et emprisonné sur la base d'informations fournies par les services de renseignement canadiens, qui le soupçonnaient de liens avec Al-Qaeda.

Il est bloqué au Soudan depuis lors car il figure, selon les autorités canadiennes, sur la liste noire des personnes soupçonnées de terrorisme des Nations unies, ainsi que sur celle des compagnies aériennes, ce qui lui interdit de prendre un avion.

Selon son avocat Yavar Hameed, le ministère canadien des Affaires étrangères avait promis de fournir à M. Abdelrazik, dont le passeport a expiré, des documents de voyage d'urgence s'il trouvait un moyen de rentrer au Canada.

Il dispose d'une réservation pour quitter Khartoum le 15 septembre sur un vol de la compagnie Etihad Airlines et le ministère a été informé, mais «depuis deux semaines, c'est le silence (...) Il me semble qu'ils attendent qu'il soit trop tard», a déclaré M. Hameed à l'AFP.

M. Abdelrazik vit depuis la fin avril dans l'ambassade du Canada à Khartoum, où il bénéficie d'un asile temporaire. «J'espère encore, mais je n'ose pas prévenir mes enfants», a-t-il déclaré au quotidien The Globe and Mail.

Une porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué vendredi à l'AFP ne pas être en mesure de faire de commentaires sur cette affaire, car elle est devant les tribunaux.

Me Hameed a engagé une action en justice pour forcer Ottawa à rapatrier M. Abdelrazik.