Faute d'espace, le tiers des médecins du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM) ne pourront pas pratiquer dans le nouvel établissement et devront être remerciés, selon la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). Cette situation choque les médecins spécialistes qui déplorent que la population ne pourra pas recevoir les services requis dans le futur CHUM.

Réunis en assemblée extraordinaire mardi soir, les médecins spécialistes se sont dits complètement découragés. «On ne sait pas quelles spécialités seront laissées derrière dans le futur CHUM», affirme le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), Gaétan Barrette, qui ajoute que l'ophtalmologie, la psychiatrie, l'endocrinologie et la rhumatologie pourraient ne pas se retrouver dans le futur CHUM.

Selon le Dr Barrette, le ministère de la Santé et le CHUM espèrent que certains des 700 spécialistes choisiront d'eux-mêmes de ne pas travailler au CHUM. «Mais si tous décident d'y travailler? Qu'arrivera-t-il? Le CHUM n'est pas assez grand pour tous les accueillir», dit le Dr Barrette.

Déplorant que le CHUM ne sera pas à la hauteur, le Dr Barrette a lancé un appel à l'établissement. Il a demandé à la direction du CHUM de le rencontrer très bientôt pour s'entendre sur les modifications à apporter au projet.

Le CHUM a refusé de commenter la situation. Le président du conseil d'administration du CHUM, Me Patrick Molinari, rencontrera le ministre de la Santé aujourd'hui. «Nous ne commenterons pas entre-temps», a dit la porte-parole du CHUM, Lucie Dufresne.

Les chefs des services du CHUM recevront le Plan fonctionnel et technique (PFT) final du futur hôpital aujourd'hui. Ce document contient tous les éléments médicaux qui devront se retrouver dans le nouvel édifice. Par exemple, le nombre de scanners, la configuration des salles d'opération et le nombre de lits y seront indiqués.

Le Dr Barrette veut rencontrer l'administration du CHUM pour s'assurer que le PFT est assez étoffé. Car il doute que ce soit le cas. Selon lui, le fait que le CHUM soit construit sur le site de l'hôpital Saint-Luc limite d'emblée l'envergure du projet. «C'est un projet de rafistolage qui ne sera pas assez grand», dit-il.

Le Dr Barrette aimerait qu'un autre lieu soit envisagé. Il affirme s'être entretenu avec le recteur de l'Université de Montréal qui serait prêt à accueillir le futur CHUM sur le terrain de la gare de triage, toujours vacant.