La dernière plainte pour harcèlement psychologique contre l'ex-délégué général du Québec à New York, Bruno Fortier, a été retirée cet été par l'employée qui l'avait formulée.

Le successeur de M. Fortier, Robert Keating, n'a pas été en mesure de dire, lundi, la raison pour laquelle la plaignante avait décidé de clore ce dossier.

«J'ai vérifié auprès de cette personne pour savoir si elle maintenait sa plainte et elle m'a dit qu'elle ne la maintenait pas, a-t-il déclaré lundi en marge d'une réunion des représentants du gouvernement du Québec à l'étranger. (...) Elle ne m'a pas expliqué la raison. C'était clos.»

Le congédiement précipité de M. Fortier, en mars, a fait l'objet d'une commission parlementaire au printemps dernier.

Durant ses travaux, il a été possible d'apprendre que l'ex-délégué, qui a lui-même attribué son congédiement à un différend avec une employée, avait fait l'objet de deux plaintes pour harcèlement psychologique.

Des fonctionnaires du ministère des Relations internationales avaient indiqué que la première plainte avait été retirée. Mais une deuxième plainte verbale, contre M. Fortier et une autre personne à l'emploi du ministère, était toujours en cours de traitement en avril dernier, au moment où les parlementaires s'étaient penchés sur cette affaire.

M. Keating a affirmé lundi que la plaignante était toujours à l'emploi de la représentation new-yorkaise et qu'elle n'avait pas reçu de dédommagement.

Selon lui, aucun changement majeur n'a été effectué à la délégation depuis le départ précipité de M. Fortier, qu'il a remplacé en mars.

Le responsable de l'administration, André Prince, prendra toutefois sa retraite le 19 septembre.

«C'est sa volonté de prendre sa retraite et il est heureux, a dit M. Keating. Il vit bien sa décision. C'est sa propre décision.»

Des conseillers de la délégation partiront aussi à la retraite au terme de leur mandat l'été prochain, a affirmé le nouveau délégué.

M. Keating a estimé que les relations de la délégation new-yorkaise n'avaient pas souffert du départ précipité de M. Fortier même si, après lui avoir succédé, il a dû réactiver certains contacts.

«Pour les Américains qu'on rencontre sur le territoire, c'est vu comme une question de gestion, a affirmé le chef de poste. Il y a une décision qui a été prise et aux Etats-Unis c'est assez régulier qu'il puisse avoir une mésentente au niveau de la direction supérieure et que les gens soient amenés à quitter pour des raisons qui sont de toute nature.»

Lors de la commission parlementaire, M. Fortier, le premier ministre Jean Charest ainsi que la ministre des Relations internationales Monique Gagnon-Tremblay avaient notamment été entendus.

M. Fortier avait fait valoir qu'un conflit de travail interpersonnel avec une employée de la délégation avait mené à son rappel, à la mi-mars.

D'après M. Charest - qui avait dit compter M. Fortier au nombre de ses amis -, et Mme Gagnon-Tremblay, l'ex-délégué avait été rappelé parce qu'il persistait dans des changements d'ordre administratif mal accueillis par ses supérieurs.

Lundi, Mme Gagnon-Tremblay a affirmé qu'elle n'était pas au courant du retrait de la plainte visant M. Fortier puisque ce dossier est traité au niveau administratif par le ministère.

Elle a d'autre part indiqué que la rencontre des chefs de poste, qui se déroulera cette semaine dans la capitale, servait à les rebrancher sur les besoins actuels du Québec et à leur confier de nouveaux mandats dans leurs représentations respectives.

«Ils ont l'obligation d'aller visiter des entreprises et ils découvrent parfois des créneaux qui pourraient être développés dans leur pays», a-t-elle dit.