Le porte-parole de l'opposition officielle en matière de sport, Sylvain Légaré, estime qu'il n'existe pas de consensus sur cette question au Québec et accuse la ministre d'ingérence à l'égard du circuit dirigé par Gilles Courteau.

M. Légaré déplore que Mme Courchesne ait publié un communiqué de presse vendredi, quelques jours avant la réunion des gouverneurs de la ligue, dans lequel elle demande qu'un pas de plus soit franchi quant aux sanctions imposées aux joueurs qui se bagarrent.

Le comité mandaté par la ligue pour étudier les moyens de réduire la violence dans le circuit n'a pas opté pour des suspensions automatiques en cas de bagarre, pas plus que pour des pénalités plus sévères, sauf en cas d'inconduite de partie.

Les gouverneurs de la ligue se réunissent ce lundi soir, mais ils rencontreront la presse à Montréal mercredi pour faire connaître leur décision quant aux bagarres.

«Laissons à la ligue la pleine autonomie de gérer ça à 100 pour cent. Quand je vois la ministre publier un communiqué pour demander des choses, je trouve ça inacceptable», a indiqué lundi le député adéquiste de Vanier, en entrevue à La Presse Canadienne.

«Le problème, ce n'est pas les bagarres, mais les cas de geste extrême, comme l'agression de Jonathan Roy sur Bobby Nadeau», a-t-il ajouté, précisant qu'il y a en moyenne une seule bagarre par match dans la LHJMQ.

«Le nombre baisse d'année en année, mais il n'y a pas de ligue au pays qui va les interdire», a dit le député, selon qui la ministre se braque «pour sauver la face».

M. Légaré estime que la ministre Courchesne a réagi trop émotivement et impulsivement après la très médiatisée mêlée générale entre les Remparts de Québec et les Saguenéens de Chicoutimi, le printemps dernier, et qu'elle se retrouve maintenant isolée dans sa croisade.

«Elle a dit qu'il y avait un consensus là-dessus, alors qu'il n'y a pas de consensus pantoute, elle est complètement seule», a-t-il lancé.

Questionné à ce sujet, le porte-parole péquiste en matière de sport, Luc Ferland, a clairement plaidé en faveur de l'abolition des bagarres, mais a par contre émis des réserves quant au comportement de la ministre.

Le député d'Ungava souhaiterait que la ligue prenne la décision sans se faire imposer le point de vue de Michelle Courchesne.

«Moi les bagarres, je maintiens que ça n'a plus sa place dans le monde du hockey, comme ça n'a pas sa place dans d'autres sports de contact comme le football, qui est par ailleurs de plus en plus populaire», a indiqué M. Ferland.

Il a ajouté que certains parents rencontrés dans des arénas lui ont confié qu'ils songeaient à ne plus inscrire leurs enfants au hockey parce que les bagarres sont toujours tolérées.