Au plus fort du mois de juillet, il n'était question que de ça: les automobilistes étaient plus nombreux que jamais à se tuer sur les routes. Trente-deux personnes sont mortes sur les routes du Québec pendant les deux semaines des vacances de la construction...

Qu'en est-il des faits? Le Québec a connu sa meilleure année routière l'an dernier avec 608 morts sur les routes. En 1973, alors qu'il y avait moins de détenteurs de permis et moins de voitures sur les routes, plus de 2200 personnes y avaient perdu la vie.

Mieux encore: durant les six premiers mois de cette année, le nombre de décès et de blessures graves sur les routes québécoises était encore en baisse comparativement à l'an dernier. «Si on compare le nombre de décès entre les six premiers mois de 2008 et les six premiers mois de 2007, il y a une baisse globale de 15%. Pour les blessures graves, c'est une baisse de 25%», dit Gino Desrosiers, porte-parole de la SAAQ.

Puis est arrivé «l'été meurtrier». La Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) finira bientôt de compiler les données officielles pour juillet. En juillet 2007, la SAAQ a déploré 52 décès et 293 blessés graves. En moyenne, depuis 2003, le nombre de décès sur les routes en juillet est de 65 morts.

«Cette année, peut-être que le mois de juillet va plus se rapprocher de la moyenne», dit M. Desrosiers. En effet, selon les données publiées dans les médias cet été, au moins une soixantaine de personnes sont mortes sur les routes en juillet.

Appel au calme

Une mort sur les routes est toujours une mort de trop. Mais les experts appellent au calme. «On a l'impression, quand on écoute les gens, qu'on est revenu aux discours qu'on tenait dans les années 1970», dit le professeur de démographie de l'Université de Montréal, Robert Bourbeau.

«Il faut mettre ça en perspective, dit-il. Les gens ne réalisent pas les progrès qui ont été faits. Je ne dis pas qu'il faut s'asseoir là-dessus, mais j'ai vu beaucoup de capital politique se faire sur le dos de la sécurité routière parce que c'est facile et pas vérifiable.»

Si les cours de conduite obligatoires et l'interdiction du cellulaire au volant font sourciller les experts, les radars photographiques (une quinzaine d'entre eux devraient être installés cet automne) devraient avoir un effet certain sur les excès de vitesse.

«La vitesse, c'est encore un problème, dit François Bellavance, professeur à HEC Montréal. On la tolère encore. Les gens se vantent de faire Montréal-Québec en très peu de temps. Il y a encore beaucoup de chemin à faire.»

Les jeunes et la loi

Le permis d'apprenti conducteur est délivré à partir de l'âge de 16 ans, mais le consentement parental est exigé pour les demandeurs de moins de 18 ans.

> Le demandeur doit réussir un examen théorique.

> Pendant la durée de son permis, l'apprenti conducteur n'a que 4 points d'inaptitude et est soumis à la tolérance zéro en matière d'alcool.

> Il doit être accompagné en tout temps par un détenteur de permis de conduire comptant au moins deux ans d'expérience.

Le permis probatoire

> Il faut attendre 12 mois avant de se présenter à un nouvel examen pratique pour obtenir le permis probatoire (8 mois pour ceux qui suivent un cours de conduite).

> Pendant 24 mois (ou jusqu'à l'âge de 25 ans, selon la première éventualité), le conducteur est toujours soumis à une limite de 4 points d'inaptitude et à la règle de la tolérance zéro. Par la suite, lorsqu'un conducteur de moins de 25 ans obtient son permis de conduire, la limite des points d'inaptitude est graduellement augmentée jusqu'à 15.