Stephen Harper croit que le candidat démocrate Barack Obama a pris l'avance face à son adversaire républicain, John McCain, dans la course à la Maison-Blanche.

«J'ai suivi ça de très près», a déclaré le premier ministre fédéral, dimanche, alors qu'il s'entretenait avec des journalistes juste avant que son propre avion de campagne ne quitte Ottawa en direction de Québec.

Invité à prédire l'issue des présidentielles américaines, le premier ministre a tout d'abord refusé de se prononcer, expliquant que ses propos seraient mal interprétés. Il a cependant fini par dire que les démocrates l'emporteraient.

M. Harper a également estimé que les démocrates obtiendraient le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat, également en jeu dans le cadre du scrutin de novembre.

Le premier ministre et ses conservateurs se sont retrouvés dans l'embarras, le printemps dernier, lorsqu'une note de service diplomatique canadienne ayant fait l'objet d'une fuite a soulevé des questions au sujet de la position adoptée par M. Obama sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Le document, qui aurait reposé sur un entretien confidentiel avec un membre de l'équipe de M. Obama, informait Ottawa que les critiques formulées par le passé par le candidat démocrate au sujet de l'ALENA étaient essentiellement destinées au public américain et qu'il ne fallait pas les prendre au pied de la lettre.

La fuite a été largement perçue comme ayant coûté la victoire à M. Obama lors de la primaire de l'Ohio et a donné lieu à des allégations voulant que le gouvernement

conservateur tentait délibérément de miner sa candidature.

M. Harper, qui a affirmé qu'il n'en était rien et a par la suite présenté ses excuses au candidat démocrate, était plus circonspect lorsque John McCain s'est rendu à Ottawa, en juin. Il a alors pris soin de ne pas se trouver dans la capitale.

Le premier ministre a déjà affirmé avoir eu de «bonnes discussions» avec MM. Obama et McCain et dit considérer l'un et l'autre comme des amis du Canada.

Il a également indiqué que s'il suivait les développements de la campagne électorale américaine avec «grand intérêt», il le faisait également avec une «grande neutralité».