Pour ou contre l'uniforme obligatoire? Parmi ceux qui le portent, il décroche presque la note de passage: 59,1% n'aimeraient pas que leur école l'abandonne. Ceux qui peuvent s'habiller comme ils le veulent, à l'école, souhaitent au contraire que les choses restent comme ça. Quoique les filles...

Oui, les filles sont plus partagées. Celles qui ne portent pas l'uniforme disent à 29% qu'elles aimeraient bien en porter un, alors que seulement 5% des garçons qui ne se voient pas imposer d'uniforme aimeraient en avoir un.

Autrefois l'apanage de l'école privée, l'uniforme est imposé dans davantage d'écoles publiques. C'est le cas de l'École secondaire d'Anjou, une institution qui reçoit son lot de jeunes défavorisés et qui a par surcroît mis de l'avant, cette année le port optionnel de la cravate.

Optionnel? Aussi bien oublier ça, alors, lance-t-on au directeur de l'école, Joe Cacchione. «Elle est belle, notre cravate! Je serais prêt à parier qu'elle sera hyper populaire.»

«Moi, je pense que les histoires d'uniforme, c'est juste une invention de directeurs qui veulent que leur école paraisse bien», dit Michael, qui est passé cette année du public au privé et qui s'en voit imposer un pour la première fois.

«Heureusement qu'on ne m'impose pas d'uniforme, enchaîne Kevin, qui fréquente une école publique à l'ouest de Montréal. Si t'as un uniforme, comment tu fais pour afficher ton style? Comment est-ce que les autres font pour savoir qui t'es?»

Bien sûr, l'uniforme, ça égalise. Ça évite l'obsession du polo Lacoste ou du pantalon de skate dernier cri. Seulement, ça ne sert pas qu'à ça. «Quand tu sais que t'as un nombre fixe de t-shirts à mettre et que tu ne peux pas porter n'importe quel autre qui se trouve dans ton tiroir, tu y penses quand même un peu plus avant de te chamailler» croit fermement M. Cacchione.

À la polyvalente montréalaise que fréquente Alexandra, où seul le t-shirt (portant le nom de l'école) est imposé, ce minicode vestimentaire «sert juste à identifier tout de suite les intrus dans l'école. Comme ça, quand les chums et les blondes des uns et des autres rentrent dans l'école - ou d'autres intrus - ça se voit tout de suite.»

«Je porte un uniforme du lundi au vendredi, mais ça ne me fait pas du tout économiser! lance pour sa part Justine, qui fréquente une école privée de Montréal. J'adore magasiner, je fais les boutiques au moins aux deux semaines, et je suis sûre que ma garde-robe est aussi remplie que celles d'autres jeunes qui peuvent s'habiller comme ils veulent à l'école!»

Pourtant, aussi bien Justine que sa camarade Ariane ne seraient pas aux oiseaux si leur école privée leur permettait demain matin de ne plus porter l'uniforme obligatoire. «C'est vraiment moins compliqué comme ça, le matin. Et en plus, il y a quand même une petite fierté à afficher qu'on va dans une bonne école», dit Ariane.

À ton école, est-ce que tu dois porter un uniforme obligatoire?

35,3%: Oui

64,7%: Non

Personnellement, préférerais-tu que ton école abandonne l'uniforme obligatoire?

39,8%: Oui

59,1%: Non

1,1%: Ne sait pas / ne répond pas

Personnellement, préférerais-tu que ton école adopte l'uniforme obligatoire?

16,3%: Oui

82,9%:Non

0,8%: Ne sait pas / ne répond pas