La ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, renvoie la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) à ses devoirs. Elle n'est pas entièrement satisfaite des recommandations de son comité consultatif pour enrayer la violence et tient mordicus à ce que les bagarres soient dorénavant interdites sur les patinoires.

Michelle Courchesne a rencontré cette semaine les dirigeants des clubs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec pour faire le point sur les suites à donner aux 31 recommandations émises il y a deux semaines par le comité mis sur pied pour enrayer la violence au hockey. Ce comité n'a pas recommandé formellement de bannir tous les joueurs bagarreurs, ce qui semble avoir déplu à la ministre.

Michelle Courchesne a donc demandé aux dirigeants d'aller au-delà des recommandations de ce comité. « Il reste un questionnement sérieux au sujet des sanctions qui devaient être imposées au joueurs qui se livrent à des bagarres. Un pas de plus doit être fait pour l'établissement d'un environnement sain et sécuritaire pour la pratique du hockey », a indiqué hier la ministre dans un communiqué.

Selon Mme Courchesne, elle-même mère d'un ancien joueur de hockey, il existe un consensus dans la population en faveur de l'interdiction des bagarres sur la glace. Les parents, a-t-elle dit, «s'attendent à ce que la nouvelle réglementation qui sera adoptée comporte des mesures suffisamment dissuasives au regard des batailles.»

Les propriétaires de club de hockey doivent se réunir lundi à Montréal pour adopter un nouveau plan d'action destiné à enrayer la violence, qui serait appliqué dès la saison 2008-2009. Hier, le commissaire général de la LHJMQ, Gilles Courteau, n'a pas voulu commenter les propos publics de la ministre Courchesne, sinon pour dire qu'ils étaient conformes à ceux qu'elle avait eus au cours des rencontres privées qui ont eu lieu cette semaine. «Ce sera aux gouverneurs de décider, lundi, des suites à donner aux recommandations du comité», a-t-il précisé.

Au moment de rendre public son rapport, l'un des présidents du comité, Jacques Letellier, avait indiqué que la question des bagarres est très difficile à trancher et qu'une position commune n'avait été adoptée qu'après «de multiples analyses et discussions». «Il a été décidé qu'il valait mieux punir plus sévèrement les joueurs fautifs qui se battent intentionnellement plutôt que de les expulser du match », avait-il alors expliqué.

Des débuts prometteurs

La ministre Courchesne a par ailleurs salué plusieurs des changements mis de l'avant par le comité consultatif de la LHJMQ. Parmi les initiatives «positives et prometteuses», elle a relevé la responsabilité marquée des entraîneurs et des organisations lors d'incidents violents, l'application rigoureuse des règlements et les sanctions plus importantes imposées aux joueurs récidivistes. «Le rapport s'attaque également au phénomène des coups vicieux, qui minent l'esprit sportif, par exemple les joueurs qui font des mises en échec par derrière ou qui cinglent leur adversaire», a-t-elle relevé.

La ministre Courchesne a demandé à la LHJMQ de rendre plus sévères les sanctions imposées aux joueurs au printemps dernier. Elle avait été choquée par une bagarre générale qui avait éclaté lors d'un match entre les Remparts de Québec et les Saguenéens de Chicoutimi.

Jonathan Roy, gardien des Remparts et fils de l'entraîneur Patrick Roy, avait traversé la patinoire pour tabasser le gardien de l'équipe adverse.