L'ex-policier de Cornwall Perry Dunlop, qui refuse obstinément de participer à l'enquête publique portant sur une série de présumés cas d'agressions sexuelles, devra purger une peine additionnelle de 30 jours en prison pour outrage au tribunal.

L'ex-policier de Cornwall Perry Dunlop, qui refuse obstinément de participer à l'enquête publique portant sur une série de présumés cas d'agressions sexuelles, devra purger une peine additionnelle de 30 jours en prison pour outrage au tribunal.

Emprisonné depuis six mois au centre de détention Quinte de Napanee en raison d'une première conviction, l'homme de 46 ans devait recouvrer sa liberté hier.

Toutefois, le refus d'une ordonnance de la cour de témoigner à l'enquête publique sur Cornwall, plus tôt cette année, a prolongé son séjour en prison.

Le procureur de la Couronne, David Humphrey, revendiquait une peine de trois à six mois pour cette deuxième offense, mercredi, à la cour décisionnelle de l'Ontario.

De son côté, M. Dunlop, présent sans avocat, réclamait une libération immédiate. Les juges Lee Ferrier et Katherine Swinton, ont opté pour une sentence écourtée à un mois.

Le fait que M. Dunlop a été tenu à l'écart des autres prisonniers en raison de ses antécédents avec les forces de l'ordre, limitant donc certaines libertés, a joué un rôle prépondérant dans la décision des juges, tout comme sa détention de plusieurs jours avant son emprisonnement. Il purgera sa sentence à Ottawa.

L'avocat principal de la commission à l'enquête de Cornwall, Peter Engelmann, soutient qu'il ne cherchera plus à sommer M. Dunlop à comparaître à la fin de sa peine même si la loi le lui permet. "Nous tournons la page, même si nous n'aurons pas sa perspective", a-t-il affirmé, citant que quelque 150 témoins avaient déjà partagé leur histoire pendant les audiences.

M. Dunlop, dont l'investigation personnelle avait fait éclater au grand jour une série de présumés cas d'agressions sexuelles dans les années 1960 et 1970 à Cornwall, demandait à cor et à cri une enquête publique du gouvernement ontarien à la suite de ses révélations. Ce n'est qu'une dizaine d'années plus tard, en 2005, que son voeu a été exaucé.

Au fil des ans, le dénonciateur a perdu toute confiance dans le système judiciaire de l'Ontario en raison des échecs des poursuites judiciaires à punir les présumés agresseurs sexuels. C'est pour cette raison qu'il a refusé de témoigner à Cornwall.

"Je n'ai aucune intention de témoigner à l'enquête publique sur Cornwall, ni prochainement ni jamais. J'estime que je n'aurai jamais un traitement équitable à l'enquête", avait-il écrit dans une lettre adressée au premier magistrat de l'enquête, l'an dernier.