Le gouvernement conservateur se montre prêt à modifier son mécanisme de réaction en cas d'épidémie, en fonction des conclusions de l'enquête indépendante qui doit être menée sur l'éclosion de listériose associée aux produits Maple Leaf.

Le ministre fédéral de la Santé, Tony Clement, a indiqué que des améliorations pourraient être apportées, après en avoir discuté avec les ministres de la Santé des provinces, vendredi à Québec.

Questionné sur son degré de satisfaction à l'égard de la gestion de la crise ayant fait 13 morts jusqu'ici au pays, M. Clement a souligné l'efficacité de l'Agence de la santé publique du Canada et des autorités provinciales qui ont rapidement détecté l'origine de l'éclosion, selon lui.

«Nous avons pu prévenir d'autres décès en isolant la source de contamination à la listéria et en forçant la fermeture de l'usine ontarienne de Maple Leaf», a résumé le ministre au cours d'une conférence de presse, au terme de la conférence annuelle fédérale-provinciale des ministres de la Santé.

Toutefois, M. Clement a ouvert la porte à certains changements en indiquant que le gouvernement appliquera les recommandations qui émaneront de l'enquête indépendante annoncée plus tôt cette semaine par le premier ministre Stephen Harper.

«S'il y a des conclusions, des éléments qui pourraient améliorer la situation dans l'avenir, c'est notre intention de travailler à l'application des solutions», a-t-il déclaré.

Il a précisé que ses homologues des provinces avaient convenu d'un partage continuel d'informations et d'expertise afin de limiter les risques de pandémie de toutes sortes.

«Même si la direction de Maple Leaf assume la responsabilité de cette éclosion, il incombe aux gouvernements et aux agences de constamment réviser leurs façons de faire et de tirer des leçons», a dit le ministre Clement.

Le ministre de la Santé de l'Ile-du-Prince-Edouard, Doug Currie, qui était l'hôte de la rencontre tenue à Québec à l'occasion du 400e anniversaire de la ville, a salué la décision du premier ministre Harper de tenir une enquête indépendante lorsque la crise sera terminée.

Malgré le contexte électoral, les ministres des provinces n'ont pas profité de cette conférence pour formuler des demandes précises au gouvernement conservateur, notamment à l'égard du financement accordé aux agences d'inspection des aliments.

«Il ne faut pas le voir comme ça, nous ne somme pas là pour dire à l'autre quoi faire. Moi je tiens à ce que chacun joue bien son rôle et qu'on soit complémentaire», a conclu le ministre québécois de la Santé, Yves Bolduc.