Régler la problématique des ordures au Lac-Saint-Jean passe-t-elle par la construction d'un petit incinérateur?

C'est la technologie la plus adéquate selon le préfet de la MRC du Domaine-du-Roy, Bernard Généreux, le maire de Saint-Félicien, Gilles Potvin et le directeur de l'usine de cogénération de Saint-Félicien, Marc Poirier.

"Nous avons eu des propositions de la part de compagnies spécialisées dans l'incinération des déchets. Je crois que c'est l'avenue la plus intéressante, car nous réglerions la problématique de l'enfouissement des déchets", lance le préfet de la MRC du Domaine-du-Roy, Bernard Généreux.

C'est pour cette raison qu'il demande à ses collègues de la MRC Lac-Saint-Jean Est d'accepter d'utiliser le site d'enfouissement de L'Ascension encore cinq ans, le temps de trouver une solution définitive à l'enfouissement.

Le projet ne consisterait pas à construire un gros incinérateur, mais plutôt une petite unité, qui brûlerait les matières résiduelles après la réalisation du tricompostage.

Le maire de Saint-Félicien abonde dans le même sens que son collègue. "Il y a quelques années, nous ne pensions pas pouvoir tirer de l'énergie de matières ligneuses que l'on enfouissait en pleine forêt. Maintenant, on fait de l'électricité avec ses résidus de bois. Pourquoi ne pas valoriser nos poubelles et les transformer en énergie?", questionne le magistrat.

Pour ceux qui affichent des craintes quant à l'utilisation d'incinérateur, Marc Poirier, directeur de l'usine de cogénération, assure que c'est très sécuritaire. Ce dernier a déjà dirigé l'incinérateur de Québec. "C'est une solution écologique très sûre. À Québec, ça fonctionne très bien. À Paris, il y a trois incinérateurs. Il n'y a pas de pollution atmosphérique dans cette capitale, c'est très propre. Les camions rentrent dans les installations. Il n'y a aucune trace et aucune odeur. De plus, ça permet de chauffer des bâtiments des environs", explique-t-il.

Pour le reste, Poirier ne veut pas entrer dans le débat politique. Selon lui, l'incinération est une solution écologique fiable, mais le choix de se tourner vers cette technologie incombe aux élus.

Frein

Un des freins à l'incinération selon Sabin Larouche, directeur de la MRC Lac-Saint-Jean Est, se retrouve du côté du ministère de l'Environnement qui considère l'incinération au même titre que l'enfouissement. "Ce n'est pas considéré comme de la valorisation de déchets. Pour atteindre les chiffres du ministère, il faut donc se tourner vers d'autres procédés. C'est pourquoi nous regardons du côté du tricompostage et la méthanisation des déchets. Cette méthode permet de faire des biogaz", avance le directeur général.

Malgré cette contrainte du ministère de l'Environnement, Bernard Généreux pense qu'il vaut mieux incinérer. "Enfouir n'est plus la solution. Il faut vraiment choisir une solution d'avenir pour les 20 % de résidus que nous ne réussirons pas à récupérer. L'incinération semble donc un choix judicieux. Évidemment, il faut se donner le temps pour analyser le potentiel et la rentabilité avant de se tourner vers l'incinération", précise Généreux.

Aussi, le projet d'incinération doit faire la preuve qu'il valorise la matière. Il doit créer plus d'énergie qu'il en dépense à brûler la matière. Est-ce que le ministère pourrait revoir sa politique sur les incinérateurs? C'est pour cette raison que certains élus de la région veulent obtenir un délai de cinq ans pour continuer à enfouir à L'Ascension le temps de trouver une solution aux traitements des déchets. Le temps presse, car les dépotoirs de Saint-Prime et de Dolbeau-Mistassini doivent être fermés en 2009.

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