Au coeur de Chénéville, on passe facilement sans remarquer la Boulangerie paysanne. Pourtant, une halte en vaut vraiment la peine... à commencer en dégustant un congolais.

Au coeur de Chénéville, on passe facilement sans remarquer la Boulangerie paysanne. Pourtant, une halte en vaut vraiment la peine... à commencer en dégustant un congolais.

Le congolais est une petite pâtisserie à la noix de coco que des gens ont sans doute inventé, il y a longtemps, parce qu'ils avaient des blancs d'oeufs dont ils ne savaient quoi faire. Jumelés à une quantité égale de noix de coco et de sucre, additionnés d'un peu de farine et de beurre, voilà tout ce qu'il faut pour préparer en quelques minutes une sucrerie qui plaira à tous ceux qui raffolent de la noix de coco, et à tous ceux qui apprécient les desserts sucrés.

La Boulangerie paysanne est apparentée, mais de loin, à la boulangerie le Pain d'Alain, qui a pignon sur rue dans le secteur Hull depuis bientôt 20 ans. C'est le fils d'Alain Lavoie, Manu, qui a ouvert la Boulangerie paysanne, il y a cinq ans. Olivier Dufresne, raconte sa partenaire d'affaires Émilie Bérubé, était le cousin de Sophie, l'amie de Manu Lavoie. Il a été appelé en renfort d'urgence, un peu après l'ouverture, et alors que Manu et Sophie sont partis vers d'autres cieux, Olivier Dufresne, lui, n'a jamais quitté les fourneaux. (Cela pourrait changer ; le commerce est discrètement à vendre.)

Tout cela n'explique pas la présence de congolais sur le comptoir. On y vient.

"Un boulanger français est venu donner un coup de main pendant quelques semaines, explique Émilie Bérubé, et il a commencé à préparer des congolais."

Rochers à la noix de coco

La pâtisserie est populaire en France, comme le sont les macarons, les madeleines, etc.

Parfois, on appelle les congolais plus simplement des "rochers à la noix de coco". Leur forme varie grandement sous les mains des boulangers qui les préparent : plus carrés, plus rondelets, plus pyramidaux.

"À la Boulangerie paysanne, on s'est mis à exagérer la forme et c'est devenu une vraie pyramide."

On la déguste en croquant un des côtés de la pyramide, ou par le haut... à sa guise quoi !

Tout ça a l'air bien facile, certes. Mais c'est un peu plus complexe que ça en a l'air. Car il faut avoir la bonne consistance. Il faut amalgamer le blanc d'oeuf légèrement battu (pas tout à fait en neige) avec le beurre, puis le sucre, et enfin, la noix de coco. Poids égal de sucre et de noix de coco. Avant la cuisson, la pâte doit être humide mais pas trop. Si c'est trop sec, le résultat final n'aura pas la consistance moelleuse recherchée, sous la couverture légèrement croquante. Si c'est trop humide, ça s'affaissera.

Les congolais de la Boulangerie paysanne coûtent 2 $ pièce. C'est une petite gâterie que l'on se permet, comme ça, en passant. On n'en mange pas six d'une traite. Mais ils en vendent comme si c'était le cas.

"En été, une centaine par semaine au moins, peut-être 200 lors des plus grosses semaines", précise Émilie Bérubé.

Tout cela, c'est un beau gage de succès dans un coin de la Petite-Nation qui compte trois boulangeries à proximité. Outre la Boulangerie paysanne, il y a la Boulangerie Lalande, à deux coins de rue, que tient Jean-Charles Lalande depuis plus de 30 ans, une boulangerie de village comme on les connaissait à l'époque. Et puis il y a la boulangerie Le Méteil, dans le village de Ripon, spécialisée dans les produits biologiques.

Pourtant, les congolais sont la cible de regards suspicieux parce que la Boulangerie paysanne est la seule à en offrir à des dizaines de kilomètres à la ronde. Les clients sont plus friands de viennoiseries traditionnelles pur beurre comme les chocolatines ou les abricotines. Et encore plus de leurs pains au levain, par exemple, lourds et au goût plus acidulé, ou les pains à la levure, plus légers, à la mie plus aérienne. Ou leurs pains moitié-moitié "qui proposent un bel équilibre", croit Émilie Bérubé.

Bon appétit !

Sur la fourchette

Le Marché public Notre-Dame, dans le Vieux-Gatineau, célèbre la tomate, ce dimanche 7 septembre entre 9 et 15 h. Ateliers de cuisine gratuits sur la sauce tomate, entre autres. Au 330, rue Notre-Dame. Entrée gratuite...

pjury@ledroit.com