Le premier ministre Stephen Harper admet avoir autorisé personnellement la présentation d'une offre à l'ancien député Chuck Cadman, en 2005, en retour de son vote pour défaire aux Communes le gouvernement libéral.

Mais M. Harper assure qu'il ignorait tout d'une présumée police d'assurance d'une valeur de 1 million de dollars offerte à M. Cadman en échange de son vote, répétant qu'il n'avait approuvé qu'une aide financière lors d'une prochaine campagne électorale.

Dans une déclaration sous serment déposée mercredi en Cour supérieure de l'Ontario, M. Harper soutient avoir permis à son directeur de campagne, Doug Finley, de sonder M. Cadman.

Le premier ministre explique qu'il avait appris de M. Finley que M. Cadman, alors député indépendant de Surrey-Nord, était prêt à appuyer les conservateurs lors d'un vote contre les libéraux, mais qu'il en était incapable pour des raisons financières et aussi par crainte de se faire battre aux prochaines élections.

M. Harper, qui a fait ces aveux il y a deux semaines, livrait pour la première fois des détails précis sur le rôle qu'il a pu jouer dans ce qui est devenue l'«affaire Cadman». Durant son témoignage, qui a duré environ quatre heures, M. Harper a offert deux versions différentes relativement au moment où il a été informé des problèmes financiers de M. Cadman.

Le chef conservateur a déclaré avoir approuvé la démarche entreprise auprès de M. Cadman le 18 mai 2005, la veille d'un important vote de confiance aux Communes, après avoir reçu un message de M. Finley par l'entremise de l'un de ses adjoints.

M. Harper poursuit en diffamation le Parti libéral du Canada, pour une somme de 3,5 millions $, parce que sur leur site Internet, les libéraux, selon le premier ministre, ont laissé entendre qu'il connaissait l'existence d'une tentative de versement de pot-de-vin à M. Cadman.

Atteint d'un cancer en phase terminale, M. Cadman s'était difficilement déplacé aux Communes en mai 2005 pour le vote crucial, mais avait finalement voté du côté du gouvernement libéral, qui évitait ainsi d'être défait. Il devait mourir quelques semaines plus tard.

Le témoignage de M. Harper a eu lieu dans le cadre du contre-interrogatoire mené par un avocat représentant le PLC, dans la salle de conférence du cabinet d'avocats qui le représente, en présence de fonctionnaires judiciaires et d'avocats des deux parties.