Attendue depuis des mois, l'entente Québec-Ottawa de 4 milliards $ pour les infrastructures a finalement été signée mercredi à Québec, à quelques jours du déclenchement des élections fédérales.

Le ministre fédéral de l'Infrastructure, Lawrence Cannon, en a fait l'annonce en grande pompe, flanqué de sa collègue du Patrimoine canadien Josée Verner et des ministres québécois des Finances, Monique Jérôme-Forget, et des Affaires intergouvernementales, Benoît Pelletier.

En vertu de l'entente, le gouvernement fédéral versera au Québec près de 4 milliards $ (3,982 milliards $) d'ici 2014 pour financer divers travaux d'infrastructure.

Parmi les projets reconnus prioritaires dans l'accord fédéral-provincial figurent l'agrandissement du Pavillon de l'éducation physique et des sports (PEPS) de l'Université Laval, le Quartier des spectacles de Montréal de même que l'agrandissement du Musée des beaux-arts de Montréal et du Musée national des beaux-arts du Québec.

Le parachèvement de l'autoroute 30 et l'amélioration de l'axe routier 73/175 dans la réserve faunique des Laurentides sont aussi du nombre des dossiers classés «priorités immédiates».

Du montant total de près de 4 milliards $, environ 750 millions $ ont déjà été injectés dans différents travaux.

En conférence de presse, le ministre Cannon a dû, à de nombreuses reprises, se défendre de faire preuve de cynisme en annonçant une pluie de dollars au Québec à quelques jours de la nouvelle campagne électorale.

«Le cynisme, c'est Stéphane Dion qui a prétendu que l'entente n'était que la bouillie pour les chats et c'est aussi le Bloc québécois qui a voté contre», a-t-il insisté.

Quant à elle, la ministre Jérôme-Forget ne voyait aucun problème à s'afficher, tout sourire, aux côtés de politiciens fédéraux dans un contexte aussi manifestement préélectoral.

«Si je disais: le Québec ne signe pas (l'entente) parce qu'il est possible qu'il y ait une élection prochainement, je pense qu'on m'en voudrait», a-t-elle expliqué, tout en admettant que l'annonce aurait «peut-être» pu être faite plus tôt.

L'imminence de la campagne électorale n'a pas empêché, du reste, Mme Jérôme-Forget de rendre hommage au ministre Cannon, un «homme sensible aux intérêts du Québec», a-t-elle estimé.

Pour le ministre Benoît Pelletier, l'accord signé mercredi constitue une étape historique dans les relations entre le Québec et le gouvernement fédéral.

«Il s'agit de la plus importante entente bilatérale entre Ottawa et Québec dans l'histoire québécoise», a-t-il fait valoir, vantant les mérites de la coopération entre le gouvernement fédéral et le Québec.

Il importe aussi de préciser que l'accord «respecte pleinement les compétences, les orientations et les priorités du gouvernement du Québec», a-t-il renchéri.

La Fédération des municipalités du Québec (FQM), qui exige depuis des années une augmentation des investissements pour les infrastructures, a salué l'entente Canada-Québec.

«Le montant de 4 milliards $ est le bienvenu, d'autant que les besoins des municipalités sont criants», souligne le président de la FQM, Bernard Généreux, dans un communiqué.

La FQM est d'autant plus satisfaite qu'une enveloppe de 210 millions $ a été réservée aux collectivités de moins de 100 000 habitants, une somme légèrement supérieure à celle destinée aux grandes villes (200 millions $).