On s'entend là-dessus, la fleur est synonyme de vie, de beauté et d'oxygène.

On s'entend là-dessus, la fleur est synonyme de vie, de beauté et d'oxygène.

Marguerite Beaulieu est entièrement d'accord avec cette assertion. Mieux, elle en a rajouté une autre, la thérapie.

Voyez-vous, l'ex-enseignante a vaincu trois cancers entre 2001 et 2003, les trois, un à la suite de l'autre.

"Les fleurs sont vite devenues une forme de thérapie, a-t-elle expliqué. Je travaillais dans les plates-bandes et j'oubliais tout. Les médecins n'en reviennent toujours pas."

Marguerite Beaulieu et son conjoint ont quitté Niagara au profit d'une maison sur la rue Duford, à Vanier, en 2000.

"On est arrivé ici et la cour était un véritable désastre. C'était tout délabré. À l'occasion du premier printemps, on a décidé de tout arracher. Ensuite, j'ai regardé mon mari en lui disant, tiens on a un canevas tout blanc devant nous et il faut l'animer."

La dame l'a justement animé son canevas blanc. Et de magnifique façon. Les différents aménagements qu'ils soient dans la cour avant ou arrière se déballent telle une toile d'un grand artiste peintre.

Même si ce n'est pas sa profession, Marguerite Beaulieu a un sens inné pour l'aménagement paysager.

"J'ai tout appris de mon père. À Niagara, il cumulait deux emplois. Il a entre autres tondu le gazon chez des familles riches. Moi, je le suivais partout et il prenait le temps de tout m'expliquer. Ma passion pour les fleurs s'est manifestée à cette époque-là."

Sa passion s'est manifestée pour ensuite se déployer.

Tout a commencé à Niagara sur un terrain de quelques acres où fleurs et arbres ne faisaient qu'un. Puis, il y a eu le déménagement à Vanier. "Un petit choc, on a quitté une zone 7 au profit d'une zone 5."

Pas grave. Marguerite Beaulieu a trouvé le moyen de s'ajuster et aujourd'hui l'oasis de paix est d'une grande maturité malgré son jeune âge, un peu plus de trois ans.

La façade est particulièrement bien garnie avec sa population de gaillarde et de lavande, entre autres. Il ne faut pas non plus oublier l'érable japonais et une section réservée aux fleurs automnales. Le tout, agrémenté d'une tonnelle, jadis, installée dans la cour arrière. "L'idée était d'avoir des fleurs au printemps, à l'été et à l'automne et c'est réussi."

Un joli trottoir en pierre nous mène du point A au point B, un sentier bien protégé par des graminées, en particulier des calamagrostis et de l'herbe japonaise.

La surprise cogne dangereusement à la porte. La portière est finalement franchie et la voici, dans toute sa splendeur. Il n'y a pas un, mais bien deux patios chez Marguerite Beaulieu. Les deux, à des niveaux différents. Il y a aussi une merveilleuse terrasse qui surplombe l'aménagement original avec son bassin d'eau, ses mangeoires et nichoirs, ses sculptures, son sureau et ses nombreuses plantes dont la rarissime. Un endroit apprécié par la famille, ses amis, Canelle, une gentille Caniche royale, une tortue, un suisse, des poissons et plusieurs espèces d'oiseaux dont des pics, des orioles et des carouges à épaulettes. Le tout, souvent accompagné d'une musique classique.

"Je suis une lève-tôt. Je suis debout vers 5 h 30 à tous les matins et je quitte le jardin vers 11 h. On a entamé nos travaux, il y a trois ans et tout s'est bien déroulé. On passe de grands moments dans notre cour et ça ne fait que commencer."

majoanisse@ledroit.com