Avec en mains un arrêt favorable de la Cour suprême du Canada, les avocats de l'accusé de terrorisme Adil Charkaoui vont demander à la Cour fédérale, mercredi, d'ordonner immédiatement le dévoilement de la preuve contre leur client.

En juin, la Cour suprême a condamné la destruction par le Service canadien de sécurité (SCRS) d'éléments de preuve originaux devant soutenir les allégations de terrorisme contre M. Charkaoui, professeur de français et père de trois enfants.

Une militante de la Coalition justice pour Adil Charkaoui, Mary Foster, a soutenu qu'en vertu de l'arrêt de la cour, il n'était pas suffisant de fournir à l'accusé un résumé de la preuve, ce que le gouvernement s'est contenté de faire jusqu'à maintenant.

Mme Foster a fait valoir que les avocats de M. Charkaoui avaient besoin de tous les éléments d'information du dossier de leur client pour préparer une défense adéquate.

D'après le SCRS, le ressortissant d'origine marocaine est un agent dormant d'Al-Qaïda. Une partie de la preuve contre lui proviendrait d'entrevues avec Aby Zubaydah qui est considéré comme un dirigeant d'Al-Qaïda, et avec Ahmed Ressam, emprisonné aux États-Unis pour avoir comploté en vue de faire sauter l'aéroport de Los Angeles.

Le principal intéressé a toujours nié avoir des liens avec le réseau terroriste d'Oussama ben Laden.

Les juges de la Cour suprême ont refusé de casser le certificat de sécurité dont il fait l'objet depuis 2003 et en vertu duquel il pourrait éventuellement être déporté.