Jean Charest doit éclaircir les circonstances dans lesquelles l'ex-ministre de la Santé, Philippe Couillard, est passé au secteur privé, selon le Parti québécois, qui soupçonne une situation de conflit d'intérêts.

En conférence de presse jeudi, les députés péquistes Stéphane Bédard et Bernard Drainville ont aussi réclamé la tenue d'une véritable enquête du Commissaire au lobbyisme qui, pour l'instant, a seulement amorcé une vérification à ce sujet.

Le PQ estime que le comportement de l'ex-ministre, avant sa démission, pose un problème d'éthique.

En juin, M. Couillard a autorisé deux décrets favorisant les cliniques de santé privées avant de tirer sa révérence et d'annoncer, quelques semaines plus tard, qu'il devenait partenaire de la firme Persistence Capital Partners (PCP).

Il a fait en sorte de réduire de moitié le coût du permis d'exploitation des cliniques privées et d'augmenter de façon significative le nombre de chirurgies pouvant y être pratiquées.

Or, l'entreprise PCP a créé un fonds d'investissement qui injectera justement des fonds dans des cliniques privées.

«De grands lobbys agissent autour de la présence du privé en santé, alors Jean Charest doit faire preuve de transparence et nous dire de quelle façon ça s'est passé au conseil des ministres», a lancé le porte-parole péquiste en matière d'éthique, Stéphane Bédard.

«Un des règlements dit: voici la liste de toutes les chirurgies qui vont pouvoir se faire dorénavant dans une clinique privée. Et M. Couillard a dit c'est exactement le marché qu'on vise avec PCP (...). Le lien ne peut pas être plus direct», a ajouté M. Drainville, porte-parole en matière de santé.

Pour sa part, le Commissaire au lobbyisme a décidé d'amorcer une vérification lorsque Philippe Couillard a reconnu publiquement qu'il avait eu des contacts avec des représentants de la firme PCP alors qu'il était toujours ministre.

Au conseil exécutif du gouvernement, une porte-parole, Marie-Claire Ouellet, a indiqué plus tôt cette semaine que des vérifications internes avaient permis de conclure que l'ex-ministre n'avait pas eu de «rapports officiels» avec ces représentants.

Un conseiller du premier ministre, Jonathan Trudeau, a précisé jeudi que le conseil exécutif ne ferait pas de démarches supplémentaires à cet égard.