L'administration Tremblay-Dauphin ne mandatera pas la Commission sur la sécurité publique de la Ville de Montréal pour aborder publiquement les circonstances de la mort de Fredy Villanueva et l'émeute de Montréal-Nord, comme le demandait l'opposition officielle.

L'administration estime être déjà «dans l'action», ayant rencontré la plupart des intervenants dans ce dossier depuis les tragiques événements des 10 et 11 août derniers.

«Dès le 11 août, le maire de Montréal, le maire de Montréal-Nord, notre équipe administrative de Montréal-Nord et celle de Montréal, rencontraient les groupes communautaires de Montréal-Nord, soit une centaine de groupes représentés, dit le président du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable de la sécurité publique, Claude Dauphin. Même chose pour la police de quartier que nous avons rencontrée le soir-même. Dans les jours qui ont suivi, un comité s'est penché quotidiennement sur les mesures à prendre à court terme et à moyen terme pour améliorer la situation de Montréal-Nord.» M. Dauphin estime ainsi que de convoquer la Commission de la sécurité publique n'apporterait rien d'utile «car ce n'est pas seulement une question de sécurité publique».

Plus tôt ce lundi après-midi, le chef de l'opposition officielle à la Ville de Montréal, Benoit Labonté, a expliqué qu'il organiserait d'ici quelques semaines un Forum public «sur les actions tangibles à entreprendre relativement à la problématique de la cohésion sociale à Montréal» si l'administration refuse une telle consultation.

«Ce sera son show à lui, a réagi M. Dauphin. Nous, nous sommes déjà en mode action.» M. Labonté estime que «l'administration Tremblay est en train de stigmatiser l'arrondissement de Montréal-Nord et de trouver des boucs-émissaires locaux d'une part, et qu'elle est «en train de mettre le couvercle sur la marmite».

Il dit que la Ville n'est pas à l'écoute du désir de la population, soit... «d'être écoutée».

Par ailleurs, Benoit Labonté estime que c'est une erreur de considérer le maire de Montréal-Nord, Marcel Parent, comme responsable des événements. «Il ne faut pas trouver un bouc-émissaire en la personne du maire, a dit Benoit Labonté. Ces événements auraient pu se dérouler ailleurs, dans d'autres arrondissements».