Les autorités fédérales ont laissé une quarantaine d'individus impliqués dans des affaires de terrorisme et d'espionnage entrer au Canada, en 2004 et 2005, et ce, en toute connaissance de cause.

Grâce à la Loi sur l'accès à l'information, Le Journal de Montréal a mis la main sur des documents de Citoyenneté et Immigration Canada indiquant que ces individus avaient obtenu des permis de séjour temporaire. Il y en a eu 12 en 2004 et 27 l'année suivante.

Ces permis ont été délivrés pour des raisons humanitaires à des gens qui, autrement, n'auraient pas été les bienvenus au Canada. Ils leur permettaient, par exemple, d'assister aux funérailles d'un proche.

Le ministère a assuré le quotidien que la sécurité des Canadiens n'a jamais été mise en danger, chaque demande étant soigneusement étudiée.

Mais les autorités n'ont pas l'habitude de s'assurer que les détenteurs de permis de séjour temporaire repartent avant la date d'expiration indiquée ni qu'ils en respectent les autres conditions.

Citoyenneté et Immigration Canada n'est donc pas en mesure de dire avec certitude si les 39 personnes en question ont bien quitté le pays.

À ce nombre, il faut ajouter une vingtaine d'individus ayant violé les droits de la personne d'une manière ou d'une autre, et près de 2000 ayant été reconnus coupables de crimes graves qui leur auraient valu au moins dix ans d'incarcération s'ils avaient été jugés au Canada.