Biscuits Leclerc poursuit Le Devoir et son chroniqueur à la consommation Fabien Deglise. L'entreprise de Saint-Augustin prétend, dans une poursuite inscrite en Cour supérieure, avoir été diffamée dans un texte publié le 5 avril, et réclame 150 000 $.

La critique du journaliste sur les nouveaux biscuits Praeventia est à l'origine du différend. Le quotidien montréalais a permis à la biscuiterie de publier une réplique. L'entreprise n'est pas satisfaite pour autant, affirmant que des passages de sa réplique ont été supprimés.

Ainsi, explique-t-on dans la poursuite, les lecteurs de la chronique du 5 avril sont restés sous l'impression que Biscuits Leclerc a fait de fausses représentations, que les biscuits Praeventia «n'étaient pas de qualité et ne possédaient aucune vertu quant à leurs ingrédients, attaquant ainsi sans ambages la réputation de Biscuits Leclerc».

Deux volets

La chronique comportait deux volets. Dans le premier, l'auteur dénonçait une stratégie de marketing de Kellogg. Suivait ensuite le point de vue du chroniqueur sur les nouveaux biscuits.

Le titre qui coiffait le texte, «Faire manger pour maigrir, ou l'art de prendre les gros pour des valises», se rapportait à la première partie de la chronique, a fait valoir la direction du quotidien auprès de la biscuiterie.

Selon le texte du journaliste, Leclerc tente indirectement de présenter les biscuits Praeventia comme un élément anticancer. Un peu plus loin dans le texte, on peut lire que les consommateurs, une fois passée une impression d'être en présence de biscuits pour chiens, vont vite comprendre qu'il s'agit finalement de biscuits secs et rien d'autre. L'un des paragraphes commence par les mots «Dans la boîte qu'on obtient pour 4 $ de trop...».

Vertus amaigrissantes

Dans le texte de la poursuite, Leclerc se défend d'avoir attribué des vertus amaigrissantes à ce nouveau produit, de même que des vertus anticancer. L'entreprise cite un paragraphe d'un communiqué de presse selon lequel «chaque sachet de biscuits Praeventia contient une multitude d'ingrédients qui contribuent au maintien d'une bonne santé, combiné à une saine alimentation et à la pratique régulière d'une activité physique».

Selon Leclerc, la chronique contient des affirmations tendancieuses, erronées et inexactes. L'entreprise prétend qu'avec les termes utilisés, le journal et son chroniqueur «ne pouvaient ignorer l'imputation de malhonnêteté» à son égard, et la conséquence inévitable de l'atteinte à sa réputation.

Dans le texte de la poursuite, Leclerc reconnaît qu'un chroniqueur peut légitimement faire des commentaires, même polémiques, et de critiquer des produits et le marketing d'entreprises. Mais cela ne lui donne aucunement le droit de dénaturer les faits, d'affirmer des faussetés, ou d'effectuer des associations d'idées diffamatoires, lit-on également.

Leclerc réclame donc 50 000 $ à titre de dommages moraux pour atteinte illicite à sa réputation, et ajoute 100 000 $ pour des dommages exemplaires.