Le nombre élevé de naissances enregistré ces dernières années force Québec à réviser ses plans et à accélérer la cadence, pour ce qui est d'offrir aux parents des places en services de garde.

Le gouvernement va donc remplir en deux ans, au lieu de quatre, son engagement à créer 20 000 nouvelles places en services de garde d'ici 2012.

Aux 2000 nouvelles places déjà annoncées, en juillet 2007, la ministre responsable de la Famille, Michelle Courchesne, ajoute donc 18 000 autres places à combler d'ici 2010.

En campagne électorale, à l'hiver 2007, les libéraux de Jean Charest s'étaient engagés à doter le réseau de 20 000 places supplémentaires avant la fin de 2012.

L'annonce faite mercredi, à l'issue de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, va nécessiter un investissement total de 235 millions $.

Il s'agit de places à contribution réduite (au coût de 7$ par jour) dont la plupart seront disponibles dans les Centres de la petite enfance (CPE). Un certain nombre sera cependant réservé aux garderies privées et aux garderies familiales.

Toutes les régions auront leur part du gâteau, mais certaines, où les besoins sont plus criants, seront privilégiées, soit Montréal, la Montérégie, Québec, l'Outaouais, Lanaudière, les Laurentides et Chaudière-Appalaches.

Dès septembre 2008, Québec prévoit ouvrir 3000 places en milieu familial. Dans ce cas, on peut bouger très vite car il n'y a pas de construction à réaliser, contrairement aux CPE.

En 2010, le Québec devrait donc compter, au total, 220 000 places à contribution réduite dans ses services de garde.

Le milieu des services de garde est en pleine ébullition car l'appel d'offres lancé pour l'ouverture de nouvelles places s'est soldé, en mai dernier, par 2000 propositions.

Malgré l'annonce de mercredi, la ministre Courchesne s'est dit consciente que tous les besoins ne seront toujours pas comblés en 2010.

Quant à elles, les Conférences régionales des élus (CRDE), chargées de fixer les priorités en ce domaine sur une base régionale, elles estiment à 30 000 plutôt qu'à 20 0000 le besoin total de places additionnelles idéalement requis dans les services de garde.

À ce propos, la ministre tenu à dire qu'il ne fallait pas conclure de la décision du gouvernement d'accélérer le processus que l'évaluation des besoins avait été mal faite à l'hiver 2007.

«C'est pas parce que nous avions mal évalué, mais c'est parce qu'il fallait tenir compte d'une réalité qui est en train de se développer au Québec», soit l'augmentation soudaine et importante du nombre annuel de naissances.

Les places annoncées mercredi seront de «vraies» nouvelles places, a précisé la ministre, et non pas des places existant déjà au privé et reconverties en places à contribution réduite, comme ce fut le cas dans le passé.

«Pour moi, aujourd'hui, c'est une excellente nouvelle pour les familles québécoises et c'est un effort budgétaire qui est important», a jugé la ministre, en point de presse.

La ministre Courchesne a refusé de prendre des engagements pour les années suivant 2010.

Du côté de l'opposition officielle, le porte-parole, Éric Caire, a indiqué que malgré l'ajout de places annoncé, «on ne peut pas non plus sabrer le champagne tant que le travail n'est pas fait complètement».

Surtout, il note que même en tenant compte de l'annonce de mercredi, il restera «73 000 enfants de moins de cinq ans qui ne reçoivent aucun soutien de la part du gouvernement», a-t-il dit, lors d'un entretien téléphonique.

D'ici 2010, pour l'ensemble des contribuables du Québec, la facture globale des services de garde devrait atteindre 2 milliards $ annuellement.