L'indépendantiste québécois Gilles Rhéaume a déposé une autre plainte contre Postes Canada, hier. Cette fois, il exige une enquête de la Commission canadienne des droits de la personne pour déterminer le rôle de la société d'État dans la "distribution massive de matériel haineux."

L'indépendantiste québécois Gilles Rhéaume a déposé une autre plainte contre Postes Canada, hier. Cette fois, il exige une enquête de la Commission canadienne des droits de la personne pour déterminer le rôle de la société d'État dans la "distribution massive de matériel haineux."

Le porte-parole de la Ligue québécoise contre la francophobie canadienne (LQCFC) stipule que la livraison de plus de 5000 tracts invitant au boycottage des commerces francophones du canton de Russell, dans l'Est ontarien, à la mi-juin par Postes Canada, s'avère discriminatoire, raciste et une injure à envers les Canadiens français.

"Le contenu de cette annonce est discriminatoire 'prima facie' pour quiconque la tient entre ses mains. [...] Cet appel au boycottage de certains commerces basé sur l'origine ethnique, nationale, culturelle et linguistique de leurs propriétaires constitue en soi un manquement grave, un outrage caractérisé aux libertés fondamentales les plus reconnues par le droit universel", écrit-il dans sa missive à la Commission.

Le militant anglophone Howard Galganov, instigateur de l'envoi des feuillets cartonnés - et ennemi juré de M. Rhéaume - prétend qu'il a diffusé son message par la poste pour s'opposer à l'adoption d'un règlement sur l'affichage bilingue commercial à Russell. L'objectif était de créer une onde de choc dans la communauté, sans vouloir perturber réellement l'économie locale, dit-il. Les francophones auront été écorchés au passage, réplique M. Rhéaume. "Postes Canada s'est fait la complice active de cette diffusion", dénonce-t-il.

La porte-parole de Postes Canada, Martine Lépine, soutient qu'à défaut d'une ordonnance de la cour, leur mandat est de livrer toute pièce de courrier qui leur est confié.

jfdugas@ledroit.com