L'un des rares témoins du naufrage du bateau chasseur de phoques L'Acadien II a qualifié jeudi de «blague» l'enquête menée par le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST), après qu'il eut appris que les simulations des événements avaient été effectuées en mer libre, et sans glace.

Le chasseur de phoques Wayne Dickson avait tenté d'aider l'équipage de L'Acadien II après que le bateau eut chaviré alors qu'il était remorqué par un brise-glace de la Garde côtière au nord du Cap-Breton. Cet incident, survenu en mars dernier, avait entraîné la mort de quatre des six membres de l'équipage de L'Acadien II.

«C'est une blague», a affirmé le chasseur de phoques, dont le bateau suivait L'Acadien II lorsque l'incident s'est produit, de sa résidence dans les Iles-de-la-Madeleine.

«Comment peut-on simuler quelque chose lorsque les conditions sont totalement différentes?»

Cette déclaration a été faite la journée même où les enquêteurs du BST ont annoncé avoir terminé les première et deuxième phases de leur enquête, après avoir effectué des entrevues auprès des équipages de tous les navires impliqués et procédé à des simulations à l'aide de deux navires semblables au Sir William Alexander, le brise-glace de la Garde côtière, et à L'Acadien II.

L'enquêteur désigné, Donald Eaves, s'est dit convaincu que le BST avait une bonne compréhension des événements qui ont mené au chavirage, et plus particulièrement depuis que deux différentes simulations en mer avaient été menées.

Une première série d'essais s'est déroulée en juin dans le bassin de Bedford, en Nouvelle-Ecosse. La seconde série d'essais a eu lieu en juillet dans la Baie des Chaleurs, au Nouveau-Brunswick.

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi les simulations n'avaient pas été effectuées en reproduisant les mêmes obstacles, Donald Eaves a répondu que son équipe n'avait pas considéré que «cela était important, parce que lorsque l'accident s'est produit, les deux bateaux avaient pénétré dans un bassin d'eau libre.»

L'enquêteur désigné a en outre fait valoir qu'il aurait été trop difficile de reproduire les grands bancs des glaces flottantes pour les simulations.