La Société de transport de Montréal (STM) s'est dite «surprise», hier, de l'annonce d'un nouveau service d'autobus express, dont la grille tarifaire n'est pas approuvée, et dont la création même fait toujours l'objet de discussions au sein de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Dans une déclaration de fin de soirée à La Presse, une porte-parole de la STM a affirmé que «la STM veut aller au fond des choses» dans le dossier de l'Express Vaudreuil, un nouveau service d'autobus dont la création a été officiellement annoncée hier par l'Agence métropolitaine de transport (AMT), après que La Presse eut éventé la nouvelle.

La Presse a appris que la firme Transdev-Limocar, qui a obtenu le contrat d'exploitation de ce nouveau circuit express, touchera 3,85 millions sur cinq ans pour assurer un service de navette sans pareil, à Montréal, avec climatisation, entrées Internet, plus de places assises, etc. Ces autobus haut de gamme relieront la gare de train de banlieue Vaudreuil à l'ouest de l'île de Montréal, au terminus Côte-Vertu, voisin d'une station de métro, dans l'arrondissement de Saint-Laurent.

Les usagers du train de banlieue Dorion-Rigaud qui achètent déjà la carte TRAM 5, qui donne accès aux trains de l'AMT et au métro exploité par la STM (pour 133$ par mois), auront accès à l'Express Vaudreuil.

Les usagers qui souhaitent seulement utiliser l'autobus paieront un tarif mensuel de 95,50$, baptisé Express Zone 5, par l'AMT. L'Agence métropolitaine de transport touchera la totalité des revenus des usagers.

Les détenteurs d'une carte Express Zone 5 n'auront pas accès au métro avec ce titre. Ils devront alors payer un tarif supplémentaire, ou utiliser un titre valide sur le réseau de la STM.

Ces propositions tarifaires ont été déposées à la CMM, à la fin de juin, selon l'AMT. La CMM est un organisme supra-municipal qui possède des pouvoirs administratifs, en matière de transports en commun, dans l'ensemble du territoire métropolitain.

Or, la CMM ne s'est toujours pas prononcée sur la création de ces services, ni sur grille des tarifs que l'AMT a déjà officiellement annoncés.

À la CMM, visiblement mal à l'aise avec ce coup de force de l'agence, personne n'a rappelé La Presse depuis deux jours.

La STM aurait souhaité obtenir ce contrat, selon les informations obtenues, mais sa proposition n'aurait pas été retenue par l'AMT pour des raisons inconnues. La STM a refusé de commenter.

Hier, dans la journée, la STM affirmait «être en discussions» avec l'AMT sur le dossier controversé de l'Express Vaudreuil. Deux heures après l'émission du communiqué annonçant la création du service, la porte-parole Isabelle Tremblay affirmait à La Presse que «la STM est surprise de cette annonce, alors qu'il reste encore des discussions à faire au sein de la CMM».