Les chefs de police de partout au Canada se disent déterminés à accroître la diversité au sein des forces de l'ordre.

Le président de l'Association canadienne des chefs de police (ACCP), Steven Chabot, a affirmé à Montréal, mercredi, que les forces policières souhaitaient tirer profit de la diversité culturelle du pays.

L'ACCP tenait jusqu'à mercredi sa 103e conférence annuelle dans la métropole québécoise.

M. Chabot a affirmé en conférence de presse que la majorité des services de police du pays avaient une politique d'équité en matière d'emploi ayant permis d'embaucher des membres des minorités ethniques.

«Nous comptons faire des efforts afin de trouver des façons, de nouvelles façons d'établir un meilleur contact avec toutes les générations et toutes les tranches de notre société pour tirer profit de la diversité de notre pays», a déclaré M. Chabot.

Néanmoins, les conférenciers et la police ont expliqué faire face à des défis lorsque vient le moment de recruter des représentants des communautés culturelles et des minorités. Ces défis incluent le manque de confiance en la police, la barrière de la langue et la concurrence des entreprises privées.

Daniel Marc Weinstock, professeur d'éthique et de philosophie à l'Université de Montréal, qui a prononcé mercredi une allocution dans le cadre de la conférence, a affirmé que certains des obstacles à l'embauche d'immigrants découlaient d'expériences négatives vécues par ces derniers dans leurs pays d'origine.

«Dans beaucoup de pays, la police n'est pas perçue, à juste titre, comme une servante impartiale de l'intérêt public, mais comme le bras d'un segment (oppressif) de la société», a-t-il expliqué en conférence de presse.

«Vous partez avec un désavantage au moment de recruter des gens», a-t-il ajouté.

Jean-Guy Gagnon, vice-président de la branche québécoise de l'ACCP, a reconnu qu'il y avait du travail à accomplir.

«(La diversité) constitue une richesse pour la collectivité, mais elle amène des défis en ce qui a trait à la gestion», a-t-il dit.

M. Gagnon a fait remarquer que la police était mal perçue au sein de certaines communautés.

«Ce n'est pas facile d'être un agent de police en 2008», a-t-il affirmé.

«Vous devez tenir compte de problèmes très, très complexes. Lorsque nous parlons de diversité, ce n'est pas seulement un problème de police, c'est un problème de société. Nous devons rassembler beaucoup de gens. Nous avons besoin de la communauté, nous avons besoin du travailleur social dans la rue, nous avons besoin des parents.»

Les responsables des forces de police ont convenu qu'il était nécessaire de procéder à des ajustements en ce qui concerne le recrutement, les méthodes d'embauche et la formation afin de faire en sorte que la police soit plus représentative.