Avant même de songer à faire du site de L'Ascension un lieu d'enfouissement technique (LET) répondant aux nouvelles normes environnementales, les élus de Lac-Saint-Jean-Est devront assumer une facture de plus de 5 millions$, rien que pour répondre aux anciennes règles ministérielles.

La facture ne cesse de s'alourdir en ce qui concerne l'implantation d'un LET à L'Ascension, dont la durée d'exploitation ne pourra s'étendre sur plus de cinq ans en raison d'engagements pris par les élus à l'endroit de la population locale.

Selon les décrets gouvernementaux, les trois MRC du Lac-Saint-Jean devront identifier une solution viable d'ici janvier 2009. L'option de construire à L'Ascension un LET temporaire jusqu'au 31 décembre 2013 était jusqu'ici privilégiée par les élus, par rapport à un éventuel partenariat public-privé avec l'entreprise Matrec, qui détient déjà un site réglementaire à Larouche. Or, la MRC de Lac-Saint-Jean n'a toujours pas obtenu les certificats d'autorisations requis pour amorcer les travaux. La raison: depuis 1997, leur site d'enfouissement n'est pas conforme aux exigences minimales en matière d'environnement. Il faudra donc, avant même de procéder à la transformation du site en LET, corriger la problématique actuelle. Cette démarche sera entièrement défrayée par la MRC de Lac-Saint-Jean-Est puisque c'est cette dernière qui est fautive.

Selon le préfet Léonard Côté, c'est plus de 5 millions$ qui devront ainsi être investis afin que le niveau actuel de lixiviat atteigne un seuil moins élevé que celui de la nappe phréatique.

"Peu importe quelle sera notre décision, il faudra faire ces travaux avant de fermer le site. Nous n'avons pas le choix de pomper cette eau usée", précise-t-il.

Quoiqu'il en soit, dans les faits, cet important débours s'ajouterait aux quelque 3,9 millions$ qui seront nécessaires pour métamorphoser le site en LET, une dépense qui serait, cette fois-ci, partagée entre les trois MRC du Lac-Saint-Jean. En effet, c'est l'entreprise Terrassement Jocelyn Fortin d'Alma qui a remporté, lundi dernier, l'appel d'offres concernant cette ultime phase de transformation, grâce à une soumission de 3 877 000$.

"Nous devrons analyser les coûts totaux et les comparer à l'offre de services que nous a fait parvenir l'entreprise Matrec. Nous devrions être en mesure de statuer le 19 août prochain, dans le cadre d'une assemblée spéciale de la MRC", confie le préfet.

Propriétaire du Parc environnemental AES de Larouche, Matrec propose aux élus du Lac-Saint-Jean un tarif d'enfouissement de 90,26$ la tonne, ce qui correspondrait à une centaine de dollars par foyer. Le contrat se limiterait à une période de cinq ans, au cours de laquelle il faudrait laisser le temps à l'entreprise de procéder aux aménagements du terrain. Pendant les travaux, les déchets du Lac seraient dirigés vers le site de Laterrière, à Saguenay.

"Personnellement, je vais favoriser la solution la moins coûteuse, exprime Léonard Côté, qui est également maire d'Hébertville. Mais, avant d'avancer quoi que ce soit, nous devons calculer, et c'est justement ce que nos experts sont en train de faire en ce moment." Techniquement, la nouvelle norme LET consiste à doter les anciens sites d'enfouissement d'une membrane souterraine qui empêcherait les fuites d'eau contaminée dans le sol. Le principe de rétention du lixiviat est d'autant plus important à L'Ascension que le site d'enfouissement est situé aux abords de la grande rivière Péribonka, l'un des principaux tributaires du lac Saint-Jean.