Un corps trouvé sur le site de la gigantesque explosion de gaz propane survenue dimanche à Toronto a été emmené au bureau du coroner, mardi.

La police n'a pas dévoilé l'identité de la personne retrouvée morte sur le site. Un employé de la société Sunrise Propane Industrial Gases manque toujours à l'appel.

L'explosion et les incendies, au petit matin, dimanche, ont forcé l'évacuation de milliers de résidants de ce secteur du nord-ouest de Toronto. Un pompier a perdu la vie.

Le maire de Toronto, David Miller, a affirmé que la Ville révisait les règlements de zonage qui permettent à un établissement comme celui de Sunrise de fonctionner dans un quartier résidentiel.

M. Miller a toutefois souligné que la responsabilité d'accorder des licences et d'inspecter les installations revenait actuellement à une agence provinciale, la Commission des normes techniques et de la sécurité de l'Ontario.

Le maire a affirmé que la Ville travaillait étroitement avec la province pour éviter d'autres incidents du genre.

«C'est leur travail d'assurer la sécurité des opérations, c'est le nôtre de faire respecter les règlements de zonage», a-t-il confié.

Un porte-parole du maire, Stuart Green, a précisé que la Ville examinait ses options. Il n'est pas encore clair si la Ville serait en mesure d'empêcher la réouverture de l'entrepôt de Sunrise, a-t-il souligné. Selon la loi provinciale, tout changement de zonage ne peut que concerner les développements futurs.

La Ontario Safety League, réunissant des gens d'affaires et des leaders de la communauté, a soutenu que cette explosion de gaz propane mettait en lumière le besoin pressant d'une réglementation globale sur ce genre d'installations, incluant des inspections régulières dont les résultats devraient être rendus publics.

L'explosion de dimanche a secoué les immeubles environnants, projetant des boules de feu et déclenchant d'importants incendies. Des tests de qualité de l'air effectués au cours de la journée ont démontré que les émanations n'étaient pas toxiques.

Les résidants, la plupart autorisés à retourner chez eux, ont exprimé mardi leur colère et leur déception. Plusieurs se sont demandés pourquoi la volonté de la Ville d'éloigner de tels entrepôts de gaz propane des quartiers résidentiels se butait à nombre d'obstacles.

L'emplacement de telles installations à proximité de maisons n'est pas rare au pays, le grand distributeur de gaz propane Superior Propane soulignant même que plus de la moitié de ses entrepôts sont situés près de secteurs résidentiels.

Pour Merv Mostoway, qui a pu regagner son domicile après deux nuits passées dans un centre d'aide, la possibilité qu'une autre installation du genre puisse opérer si près de résidences est incompréhensible.

«Ils vont l'empêcher, a lancé l'homme de 73 ans. Ils doivent le faire. Vous ne verrez plus ce genre d'installations dans le quartier.»

L'explosion l'a fait tomber de son lit, et il a trouvé sa mère à l'étage supérieur sur le plancher autour de morceaux de vitres brisées, a-t-il raconté. «Si les politiciens ne tirent aucune leçon de cet incident, ils n'apprendront jamais», a soutenu M. Mostoway.

Un résidant de longue date, Tom Morris, a confié que les habitants du quartier s'étaient plaints à de multiples reprises de la présence de l'entrepôt de gaz propane depuis sa construction il y a environ trois ans. La Ville a toujours soutenu

avoir les mains liées, a-t-il souligné.