Près de 250 000 ménages montréalais recevront de nouveaux conteneurs à recyclage sur roulettes au cours des prochains mois. L'administration municipale s'apprête à lancer un appel d'offres pour l'achat de ces nouveaux conteneurs, qui, espère-t-on, permettront d'améliorer le bilan peu reluisant de la métropole en matière de récupération.

Le comité exécutif a approuvé cette semaine l'emprunt de 24 millions de dollars pour acheter les nouveaux conteneurs, d'une capacité de 120 à 360 litres. À titre de comparaison, le bac vert actuellement répandu dans les chaumières contient une soixantaine de litres.

Le responsable du développement durable à la Ville, le conseiller Alan DeSousa, estime que les Montréalais jettent des tonnes de déchets recyclables aux poubelles lorsque leurs bacs verts sont pleins. «On espère augmenter non seulement le volume des matières récupérées, mais aussi la participation des citoyens au recyclage», explique-t-il.

La Ville entend aussi faciliter les gestes verts en adoptant la formule «pêle-mêle». C'est-à-dire que les citoyens pourront jeter toutes leurs matières recyclables dans le même conteneur au lieu d'en faire le tri comme c'est le cas dans certains secteurs.

Ce sont les arrondissements qui s'occuperont de distribuer les nouveaux conteneurs. Règle générale, le plan consiste à les fournir aux occupants de maisons unifamiliales. Ceux qui habitent des maisons jumelées auront le choix entre les conteneurs roulants ou les nouveaux «bacs-sacs», qui feront bientôt leur apparition. Quant aux grands immeubles d'habitation, ils conserveront leurs conteneurs de 240 à 660 litres.

Les premiers conteneurs à roulettes pourraient être distribués d'ici à la fin de l'année.

Il y a 10 ans, Québec avait donné aux municipalités jusqu'à 2008 pour récupérer 60% des matières recyclables produites sur leur territoire. En 2006, la métropole n'en était qu'à 37%. En avril dernier, son administration a reconnu qu'elle ne pourrait atteindre les cibles gouvernementales avant 2012.

Avec ces nouvelles mesures, Alan DeSousa espère corriger la situation «le plus rapidement possible». «On met en place tous les morceaux nécessaires pour atteindre notre objectif de récupérer 60% des matières recyclables», affirme-t-il, refusant toutefois de fixer une date butoir.

Responsable de la propreté au comité exécutif, Marcel Tremblay estime pour sa part que les conteneurs à roulettes, munis d'un couvercle, réduiront la quantité de papiers, bouteilles et pots de plastique éparpillés dans les rues les jours de collecte. «Le problème, actuellement, c'est qu'il suffit d'un coup de vent pour que les déchets s'envolent», explique-t-il.

Les conteneurs à roulettes ont été adoptés avec succès dans différentes villes de la région montréalaise, notamment à Saint-Lambert et à Laval. L'an dernier, la Ville de Longueuil a augmenté son taux de récupération de 80% après avoir distribué ces conteneurs aux résidants et aux entreprises.

Voilà pourquoi le Conseil régional de l'environnement appuie la décision de Montréal. «C'est un pas nécessaire pour s'assurer qu'on atteigne l'objectif de 60% dans la récupération des matières», indique sa porte-parole, Coralie Deny.

Mais il est encore tôt pour célébrer, poursuit-elle, car la métropole est toujours bien en retard en fait de collecte sélective. La récupération des matières putrescibles n'en est encore qu'à ses premiers balbutiements: à peine 7% des résidus organiques sont envoyés au compostage.