Alors qu'un peu plus de 200 militants et curieux de Hull-Aylmer ont bravé les orages hier soir pour aller écouter Stéphane Dion expliquer son Tournant vert, le chef libéral a une nouvelle fois refusé de se mouiller sur la date d'éventuelles élections générales.

Alors qu'un peu plus de 200 militants et curieux de Hull-Aylmer ont bravé les orages hier soir pour aller écouter Stéphane Dion expliquer son Tournant vert, le chef libéral a une nouvelle fois refusé de se mouiller sur la date d'éventuelles élections générales.

"Je ne discuterai pas du moment", a-t-il répété aux médias, précisant toutefois que les électeurs étaient de plus en plus prêts à la tenue d'un scrutin. "Mon travail n'est pas seulement de faire tomber le gouvernement, c'est aussi de le remplacer."

M. Dion a tout de même déclaré aux militants enthousiastes, réunis au Centre communautaire Tétreau à l'invitation du député Marcel Proulx, que le thème central du scrutin serait assurément l'économie.

"Une politique environnementale bien conçue est le meilleur plan économique que nous puissions avoir en ce moment", a-t-il d'ailleurs répondu à une militante lui demandant si l'environnement était bien la priorité des Canadiens.

Le député de Saint-Laurent-Cartierville a expliqué qu'il fallait allier l'économie et l'environnement de façon plus efficace et non les opposer.

Plan vert

Ainsi, le Tournant vert, qu'il a présenté comme une réforme fiscale plutôt qu'un programme environnemental complet, permettrait selon lui de créer des emplois "verts " en incitant les entreprises à chercher des moyens de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En réduisant les impôts et en taxant la pollution, il a estimé que l'industrie se tournera vers ses ingénieurs et innovera pour réduire son fardeau fiscal au lieu de demander à ses comptables et à ses avocats de trouver des moyens de contourner le système. "Si vous voulez réduire l'utilisation de quelque chose, vous devez lui donner un prix", a-t-il noté.

Plan contesté

Plus tôt dans la journée, le candidat néo-démocrate dans Hull-Aylmer, Pierre Ducasse, avait contesté le plan vert du Parti libéral, soutenant qu'une bourse du carbone, telle que proposée par les gouvernements du Québec et de l'Ontario, serait une solution plus adéquate.

"Le plan de M. Dion est injuste: il place le fardeau sur la classe moyenne tandis que les plus grands pollueurs ne vont rien payer, a-t-il plaidé. Il faut commencer par faire payer les plus grands émetteurs et c'est ce qu'un système de bourse du carbone fera."

Le chef libéral n'a pas exclu une telle bourse, mais a indiqué que cette solution était plus complexe que le Tournant vert et qu'il faudra plus de temps pour l'implanter.