La Régie de l'énergie va à l'encontre de l'intérêt des consommateurs en décrétant une augmentation du prix de l'essence dans le marché de Saint-Jérôme, accuse l'Action démocratique du Québec.

La semaine dernière, la Régie a imposé l'ajout de 3 cents par litre au coût d'approvisionnement de tous les détaillants de la région, ce qui a pour conséquence de hausser le prix à la pompe et les profits des commerçants. Elle a donné raison aux détaillants indépendants qui se plaignaient que Costco vend de l'essence à perte, obligeant les autres entreprises à réduire leur marge de profit quasi totalement. La Régie craint la fermeture de détaillants indépendants et une baisse de la concurrence qui désavantagerait les consommateurs.

Pour le porte-parole de l'ADQ en matière d'énergie, Richard Merlini, la Régie « compromet la libre compétition entre les entreprises, une compétition à laquelle les consommateurs s'attendent ».

Selon lui, « l'État a déjà fait sa part » pour garantir une saine concurrence et une marge de profit intéressante aux détaillants indépendants. Il impose un prix plancher sur l'essence à la pompe depuis 1997, à la suite de pressions des indépendants.

« C'est aux détaillants de trouver des services à valeur ajoutée pour attirer la clientèle, se démarquer des autres et aller chercher le manque à gagner », a affirmé Richard Merlini.

Les organismes de défense des consommateurs sont divisés dans ce dossier. Option consommateurs et CAA-Québec, qui avaient pris le parti de Costco, condamnent la décision de la Régie. Mais deux autres organismes, l'Union des consommateurs et l'Association pour la protection des automobilistes, s'étaient rangés derrière l'Association québécoise des indépendants du pétrole.