En achetant sa maison à Acton Vale il y a trois mois, Jean-Claude Deslandes venait de réaliser un grand rêve. Mais, sans salaire depuis la mi-juin, cet employé de Beaulieu Canada depuis près de 20 ans, a été forcé de la mettre en vente.

«C'est fini, fini le rêve. Je n'aurai plus jamais les moyens d'avoir une maison. Quand, à 44 ans, tu es obligé de te replacer avec des salaires de 12$ de l'heure, ça ne donne rien de rêver. Je m'en vais en loyer», raconte l'homme rencontré dans le salon de sa demeure, en compagnie de Yves, l'un de ses amis et collègue de Beaulieu Canada, venu le visiter. «Vous m'attrapez au bord du gouffre», confie M. Deslandes.

Incapable d'effectuer ses paiements, M. Deslandes a planté une pancarte devant sa demeure jeudi dernier. «Jusqu'à présent, j'ai donné 65 $ sur 1380 $, le montant hypothécaire mensuel. Les autres, je ne pouvais pas les faire», dit-il.

Celui qui travaillait comme mécanicien chez Beaulieu Canada est très amer envers son ancien employeur. «Je suis en calvaire contre Beaulieu Canada, mais je les félicite. Ils ont gagné. Ils ont bien joué leur jeu. La revanche, la haine qu'ils ont faits, je n'aurais pas pu faire mieux», dit-il.