Le NPD a la ferme intention de se battre à armes égales avec le Parti conservateur et le Parti libéral aux prochaines élections. Pour la première fois de son histoire, le NPD dépensera la limite permise par la loi électorale — environ 19 millions de dollars —, soit autant que ses principaux adversaires politiques.

Ce faisant, les troupes de Jack Layton dépenseront environ 5,5 millions de dollars de plus durant la prochaine campagne qu'au scrutin de 2006 et trois fois plus qu'aux élections de 2000, a appris hier La Presse.

Pendant la dernière campagne, le NPD avait puisé 13,5 millions de dollars dans ses coffres pour convaincre les électeurs de l'appuyer, alors que le Parti conservateur avait dépensé 18 millions de dollars et le Parti libéral 17,5 millions.

En majorant ainsi ses dépenses électorales de près de 50 %, le NPD se donne notamment les moyens d'inonder de publicité les ondes des réseaux de télévision et des stations de radio pour courtiser les électeurs canadiens.

«Nous comptons bien être dans la course avec les grands. Nous allons dépenser le maximum permis. Mais ce qui est plus intéressant encore, cela veut dire que nous allons dépenser le maximum au Québec, une chose que nous n'avons jamais faite», a affirmé hier à La Presse le député néo-démocrate d'Outremont, Thomas Mulcair.

«Nous allons avoir un gros budget. Nos candidats au Québec vont avoir leurs affiches et nous allons avoir des courses à quatre dans au moins une douzaine de comtés. Nous allons mener une campagne ici comme jamais auparavant», a ajouté le député.

M. Mulcair sera d'ailleurs la figure de proue du NPD au Québec aux prochaines élections qui devraient être déclenchées le 7 septembre par le premier ministre Stephen Harper pour un scrutin le 14 octobre. Élu dans Outremont, un bastion libéral, à la faveur d'une élection partielle, M. Mulcair sera omniprésent dans la province.

Un vote pour le NPD n'est plus un vote perdu

La stratégie du NPD est de démontrer qu'un vote pour le NPD n'est plus un vote perdu comme c'était le cas dans le passé, la victoire de M. Mulcair dans Outremont en étant la preuve. «Notre défi, c'est de faire comprendre aux électeurs que c'est enfin possible d'élire des députés du NPD au Québec», a dit M. Mulcair.

Au Québec, le NPD entend aussi attaquer à la fois l'utilité du Bloc québécois à Ottawa et les principes du Parti libéral, qui a permis au gouvernement Harper de se maintenir au pouvoir au cours des 12 derniers mois durant les votes de confiance, pour remporter la victoire dans d'autres circonscriptions.

Rencontre avec Stephen Harper

«Nous avons déjà démontré notre efficacité. Nous détenions la balance du pouvoir en 2005 et nous avons obtenu un nouveau budget du gouvernement libéral de Paul Martin, un budget de 4,6 milliards de dollars pour le logement social, l'éducation postsecondaire, les infrastructures et les transports en commun. Pour le Québec, nous avons donc obtenu un milliard de dollars de plus. Combien d'argent a obtenu le Bloc québécois pour le Québec en 18 ans d'existence? Zéro!», a affirmé M. Mulcair.

Par ailleurs, le chef du NPD, Jack Layton, rencontrera le premier ministre Stephen Harper samedi à sa résidence officielle du 24, Sussex, afin de discuter de la justesse de poursuivre les travaux parlementaires cet automne ou de déclencher des élections générales.

M. Harper a offert de rencontrer les trois chefs des partis de l'opposition aux Communes avant de décider s'il déclenche ou non des élections.

Un proche collaborateur de M. Layton, Karl Bélanger, a indiqué hier qu'il semble que la décision de M. Harper de convoquer les Canadiens aux urnes a déjà été prise. «On va écouter ce qu'il a à dire, mais on ne s'attend pas à ce que cette rencontre soit le début d'une ronde de négociations. Les intentions de M. Harper sont assez claires pour tout le monde», a-t-il dit.

Aucune date n'a encore été fixée pour une rencontre entre M. Harper et les deux autres chefs, soit le libéral Stéphane Dion et le bloquiste Gilles Duceppe.

M. Duceppe a indiqué qu'il ne serait pas disponible avant le 5 septembre tandis que M. Dion a fait savoir qu'une rencontre ne serait pas possible avant le 9 septembre. Ces deux rencontres pourraient donc ne jamais avoir lieu puisque tout indique que M. Harper déclenchera les élections le 7 septembre.