Le Parti québécois presse le nouveau ministre de la Santé, Yves Bolduc, de se rendre dans le comté montréalais de Sainte-Marie-Saint-Jacques pour constater de lui-même la situation des toxicomanes sur le terrain.

Le porte-parole péquiste en matière de santé, Bernard Drainville, accompagné du député du comté, Martin Lemay, et du directeur de l'Unité ambulatoire VIH/toxicomanie du CHUM, le docteur Pierre Côté, se sont montrés perplexes, vendredi, devant la volte-face du gouvernement Charest à l'égard des centres d'injection supervisée.

Invoquant une absence de données sur l'efficacité de ces centres, le ministre Bolduc a adopté une position contraire à celle de son prédécesseur, Philippe Couillard, qui souhaitait aller de l'avant avec ce projet.

«Cette décision-là, elle est d'inspiration conservatrice, a dit M. Drainville. On ne reconnaît plus les libéraux. C'est marqué par une espèce d'intolérance et en même temps une ignorance du problème et des données tout à fait factuelles, démontrées, sur l'efficacité de ces sites-là.»

Les deux députés péquistes et le docteur Côté ont ajouté qu'au contraire de ce qu'affirme le docteur Bolduc, l'utilité des centres d'injection supervisée est bien connue et documentée.

Ils ont fait valoir qu'il est de loin préférable d'avoir un lieu supervisé pour assurer l'utilisation de seringues propres et pour être capable d'intervenir auprès des toxicomanes en situation de crise. L'alternative, rappellent-ils, est de les abandonner dans la rue où les pratiques insalubres, notamment l'échange de seringues, favorisent la transmission des maladies telles le VIH et l'hépatite C et créent des risques pour la population en général en raison de seringues abandonnées.

Le point de presse convoqué par le Parti québécois se tenait d'ailleurs dans un parc du village gai, à Montréal, où l'on pouvait voir des pancartes avertissant les enfants de la marche à suivre s'ils trouvent des seringues sur leur terrain de jeu.