On croit choisir son breuvage d'après son goût ou l'état de ses artères. Sans toujours savoir que ce choix intime est en fait dicté par les marchands, les politiques et l'histoire de son pays. Revue de géopolitique au petit déjeuner.

Chez les Flitman, comme dans beaucoup de familles russes, tous les matins, c'est chacun sa tasse. Vadim, le grand-père, ne jure que par le café.

«Cela me soigne, dit-il, c'est bon pour réguler la tension artérielle.» Lioudmila, la grand-mère, est plutôt thé : «Le café me rend malade, il élève trop la tension.»

Depuis bientôt cinquante ans qu'ils vivent ensemble, les Flitman ont bien essayé de se convertir l'un l'autre. «Mais goûte donc mon petit café, il est trop bon», tente encore Vadim parfois. «Cesse donc de boire autant de café, tu vas te rendre malade», rétorque Lioudmila, en pure perte également. Les enfants et petits-enfants sont aussi passés au café.

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