Quelques semaines avant la rentrée, les parents opposés au cours d'éthique et de culture religieuse sentent l'urgence d'agir pour soustraire leurs enfants au nouveau programme, qui sera obligatoire dans toutes les écoles dès septembre en remplacement du cours d'enseignement moral et confessionnel. Leur mot d'ordre est clair: «Boycottez!»

Mardi, des parents qui entendent retirer leur enfant de la classe quand ce cours sera à l'horaire se réuniront à Valcourt. Ils comptent mettre sur pied un réseau de bénévoles qui surveilleront les élèves et superviseront leurs déplacements vers le sous-sol de l'église voisine ou un centre communautaire.

«Retirer les enfants de la classe, c'est le dernier recours qu'on a pour le moment. On a exploité tous les moyens qu'on avait, mais là, le temps presse, on ne peut plus attendre», a affirmé hier Sylvain Lamontagne, l'un des piliers du mouvement de contestation dans la région des Bois-Francs. Toutes les demandes d'exemption acheminées par des parents aux commissions scolaires du Québec auraient été rejetées jusqu'à maintenant. La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a aussi rejeté publiquement la possibilité d'accéder à ce genre de demande.

Les parents de la petite municipalité de Valcourt sont les premiers au Québec à s'organiser de façon aussi structurée. Mais selon la présidente de la Coalition pour la liberté en éducation (CLE), le regroupement qui dirige la mobilisation contre ce nouveau programme, d'autres pourraient suivre très bientôt. Une séance d'information est d'ailleurs prévue à Granby cette semaine. «Nous assisterons aussi à la rencontre de Valcourt pour nous inspirer», a dit Marie-Josée Croteau, présidente de la CLE et mère de deux enfants, qu'elle dispensera coûte que coûte du cours d'éthique et de culture religieuse.

Une manifestation sera aussi organisée dans les rues de Montréal le 18 octobre.

Des sanctions?

Les opposants misent par ailleurs sur des recours juridiques pour forcer les commissions scolaires à approuver les demandes d'exemption. La CLE a requis les services d'un avocat, Me Jean-Yves Côté, et songe à saisir la Cour supérieure dans les prochaines semaines. Une demande d'injonction sera aussi déposée afin que les enfants soient exemptés du cours en attendant le verdict.

Le cabinet de la ministre Courchesne n'a pas été en mesure de préciser si les enfants qui n'assisteront pas au cours d'éthique et de culture religieuse risquent des sanctions. Le Ministère privilégie l'information plutôt que l'affrontement.