La privatisation des hippodromes, en 2005, s'est soldée par un «fiasco» digne de celui de l'UQAM, estime l'opposition à Québec.

En conclusion de la commission parlementaire chargée de faire la lumière sur le contrat accordé par Québec à Attractions hippiques pour la gestion des courses de chevaux, le porte-parole du Parti québécois en matière de Finances, François Legault, a jugé que le gouvernement avait été négligent dans ce dossier.

«C'est un autre fiasco du gouvernement libéral. Après l'UQAM, après le CHUM, on pourra dire que la privatisation des quatre hippodromes, ça a été mal planifié, c'est une erreur de gestion, c'est une transaction bâclée, mal structurée», a dit M. Legault.

Après deux ans à gérer les hippodromes, Attractions hippiques s'est retrouvée au bord de la faillite. Elle comptait sur les revenus que devaient rapporter les appareils de loterie vidéo concentrés dans des salons de jeux Ludoplex connexes aux hippodromes. Mais comme l'hippodrome de Montréal (Blue Bonnets) n'a jamais été déménagé dans la couronne nord de la métropole, le promoteur a été privé de ces revenus.

«Actuellement, c'est malheureusement l'industrie des courses de chevaux qui en souffre, et on parle de 3500 à 4000 emplois», a déploré le député péquiste.

Si rien n'est fait, l'industrie pourrait disparaître d'ici quelques mois, a quant à lui estimé le propriétaire d'Attractions hippiques, Paul Massicotte.

«Comment ça qu'il n'y a aucun voyant lumineux qui s'est allumé au gouvernement et qu'il n'y a eu aucun correctif ou aucun signe pour au moins corriger le tir et apporter des solutions avant d'arriver à cette situation-là, qui est jugée critique par tous les intervenants?» s'est interrogé le député adéquiste de Mirabel, François Desrochers, plus tôt cette semaine en commission.

Du côté gouvernemental, on a déploré la situation difficile dans laquelle se retrouve l'ensemble de l'industrie des chevaux de course. «Nous allons consacrer nos travaux à faire oeuvre utile pour voir les recommandations positives qu'on peut faire pour la survie de cette industrie», a dit François Ouimet, député libéral de Marquette. Le gouvernement attend toutefois la décision du syndic de faillite avant d'évaluer les solutions possibles.