Si des élections fédérales sont déclenchées, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Danny Williams, est prêt à porter sa campagne contre Stephen Harper dans l'arène nationale. M. Williams soutient que le premier ministre canadien a trahi sa province.

Des observateurs pensent que la croisade M. Williams aura peut-être un impact auprès des électeurs de sa province, mais pas auprès des électeurs ontariens.

Nelson Wiseman, un professeur de science politique à l'Université de Toronto, estime que la promesse de M. Williams de faire campagne en Ontario ne devrait pas inquiéter les conservateurs fédéraux, parce que les électeurs ne s'intéressent plus tellement à ce conflit, et que celui-ci sera éclipsé par la campagne électorale des leaders fédéraux. Plusieurs Canadiens du centre du pays ne se rappellent même plus de la cause initiale de la querelle entre MM. Harper et Williams, selon l'universitaire.

M. Williams, qui est lui-même conservateur, soutient que M. Harper a renié une promesse qu'il avait faite, en tant que leader de l'Opposition, d'exclure les redevances que tire Terre-Neuve de l'exploitation des réserves de pétrole en mer du calcul de la péréquation.

Stephen Tomblin, professeur de science politique à l'Université Memorial de Saint-Jean, (T.-N.-L.), n'est pas certain de l'effet que le premier ministre terre-neuvien aura sur les 108 sièges fédéraux en jeu en Ontario. Mais cet expert en politique canadienne soutient que la popularité du premier ministre Williams sera cruciale dans les circonscriptions fédérales de Terre-Neuve-et-Labrador, où les conservateurs détiennent actuellement trois des sept sièges. De l'avis de M. Tomblin, l'appui des électeurs de ces trois comtés à leurs élus conservateurs pourrait s'effondrer.

Mais pour Liam O'Brien, organisateur fédéral pour les conservateurs à Terre-Neuve-et-Labrador, on exagère l'influence de M. Williams sur les électeurs, même dans sa province. Et il fait remarquer que les organisations fédérale et provinciale sont distinctes l'une de l'autre.