La juge en chef de la Cour suprême du Canada, Beverley McLachlin, semble vouloir inciter le gouvernement fédéral à combler rapidement le poste vacant au plus haut tribunal du pays.

La juge a déclaré qu'il est «très important» que la Cour suprême soit complète pour entreprendre sa session d'automne chargée, dans neuf semaines.

Le départ, en juin dernier, du juge Michel Bastarache ne laisse que huit juges en poste. Dans ce contexte, seulement sept juges entendraient les causes, pour éviter une impasse advenant que les juges divergent d'avis.

Selon la juge, une telle situation pourrait en amener certains à s'interroger sur la solidité des jugements du tribunal, rapportait le Toronto Star.

Les élus fédéraux qui siègent au comité consultatif chargé de sélectionner les candidats à la Cour suprême n'ont eu leur première réunion que la semaine dernière.

Par ailleurs, la juge en chef a défendu et clarifié le rôle qu'elle a joué à la tête du comité qui a recommandé que le docteur Henry Morgentaler, célèbre militant pour le droit à l'avortement, reçoive l'Ordre du Canada.

Devant la plainte d'une coalition qui réclame qu'elle soit démise de ses fonctions, la juge McLachlin a déclaré que normalement, elle ne prend pas part au

processus de vote du comité, sauf en cas d'égalité. Elle a ajouté s'être intentionnellement abstenue de voter sur la nomination du Dr Morgentaler, écrit le Toronto Star.

Elle a soutenu que, «contrairement à ce qu'on a rapporté», la présidence du comité ne mène pas les débats à huis clos sur le choix des personnes à qui devrait revenir cet honneur. Elle n'est là que pour s'assurer que les rencontres se déroulent bien et que le vote se tient de façon équitable, non pas pour mousser ou s'opposer à une candidature en particulier, a-t-elle insisté.

L'annonce, le 1er juillet, que le Dr Morgentaler recevait l'Ordre du Canada a suscité la colère d'une coalition de 42 organismes chrétiens et opposants à l'avortement, qui ont envoyé une lettre de plainte au Conseil de la magistrature. Selon ces groupes, la juge McLachlin aurait révélé un «parti pris» et des motivations politiques.